Mahi Binebine signe les retrouvailles avec la galerie Atelier 21 qu'il a inauguré il y a 15 ans avec l'intention de présenter sa dernière exposition individuelle au Maroc, du 6 décembre 2022 au 7 janvier 2023. L'Atelier 21 abrite "Pas de deux", une exposition qui, derrière l'œuvre qui s'offre à l'admiration du public, sonde l'intimité de l'artiste et écrivain Mahi Binebine, avec la peinture depuis plus de trente ans. Cette fresque en hommage à l'être, donne à voir la créativité révélatrice de la désillusion et la relation apaisée avec la condition humaine, en révélant la maturité d'une démarche dont le point focal est l'humain. Olivier Rachet, l'auteur du texte d'introduction du catalogue d'exposition, explique qu'«il existe dans les œuvres de Mahi Binebine une seule et même histoire qui se raconte d'un espace à l'autre, faite de séparations, d'exils, de corps-à-corps fermes, mais aussi de réconciliations, d'enlacements et de fraternités retrouvées» . Mahi Binebine est né en 1959 à Marrakech. Il s'installe à Paris en 1980 pour y poursuivre ses études de mathématiques qu'il enseigne pendant huit ans. Puis il se consacre à l'écriture et à la peinture. Il écrit plusieurs romans traduits en une dizaine de langues. Il est devenu un des peintres les plus reconnus de la scène contemporaine marocaine. D'ailleurs, la renommée de Mahi Binebine projette ses étincelles à l'étranger et ses œuvres traversent de nombreuses collections prestigieuses dont celle du Guggenheim Museum (Etats-Unis), de l'Institut du monde arabe (France), de la Deutsche Bank (Allemagne), de la Fondation Kamel Lazaar (Tunisie) et du Musée Bank Al Maghrib (Maroc). Dans le même sillage, Olivier Rachet se penche sur les fragments de cette création et y porte sa propre vision. Il ajoute : "La thématique si chère à l'artiste de l'enfermement n'est jamais loin, mais elle se déplace aujourd'hui sur le plan de la technique, à travers des milliers de clous construits artisanalement à partir de bois. Si l'on s'approche des bas-reliefs dans lesquels ces clous apparaissent, on pourra observer qu'ils ressemblent étrangement à des crayons, comme si le souci de la narration reprenait toujours le dessus".