Le ministre de l'Agriculture, Mohammed Sadiki, et le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, ont présidé, vendredi à Errachidia, la cérémonie de signature d'une convention-cadre pour le contrat de gestion participative de la nappe de Meski-Boudnib. La signature de cette convention s'inscrit en droite ligne des Hautes Orientations de SM le Roi, dans Son discours à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire d'octobre 2022, appelant à un traitement diligent de la problématique de l'eau et à accorder une attention particulière à la rationalisation de l'exploitation des eaux souterraines et à la préservation de la nappe. Cette signature est l'aboutissement d'une concertation entre les partenaires concernés et les usagers de l'eau, à savoir les agriculteurs, les investisseurs et la société civile. Elle vise à rationaliser l'utilisation de l'eau, à travers l'encadrement des extensions des superficies des plantations du palmier dattier dans l'axe de Meski-Boudnib. Ladite convention s'inscrit dans le cadre du plan directeur d'aménagement des ressources en eau du bassin versant du Guir-Ziz-Rhéris visant la rationalisation de l'utilisation des eaux souterraines à des fins agricoles. Les investissements financiers alloués pour l'atteinte des objectifs du plan d'action à l'horizon 2030 s'élèvent à plus de 2,3 milliards de Dirhams, ce qui permettra une gestion optimale de la demande en eau. La nappe de Meski-Boudenib, qui couvre les deux communes Oued Naam et Chorfa Mdaghra de la province d'Errachidia sur 20.000 km2 entre le Haut Atlas au Nord et les affleurements de l'Anti-Atlas et la Hamada du Guir au Sud, connaît actuellement un important développement agricole, notamment par l'extension des superficies de plantations du palmier dattier. Pour assurer une maîtrise de la demande en eau des projets agricoles en adéquation avec les ressources en eau mobilisables dans la zone, et assurer une gestion durable des ressources en eaux souterraines de la nappe, le contrat de gestion participative prévoit un plan d'action à 3 niveaux. Le premier concerne les aménagements hydrauliques pour la conservation et la restauration de la nappe, en particulier la construction d'un deuxième barrage (Kheng Grou) pour l'irrigation et la recharge de la nappe, la réhabilitation des aménagements hydro-agricoles dans les périmètres d'irrigation traditionnelle et l'instauration de périmètres de sauvegarde et d'interdiction dans les zones d'alimentation des khettaras. Le deuxième s'articule autour de l'économie et la valorisation de l'eau par l'installation des compteurs dans l'ensemble des points de prélèvement d'eau situés dans le périmètre du contrat de gestion participative de la nappe et le renforcement des capacités de la police de l'eau. Le troisième niveau porte sur le renforcement de la sensibilisation et de la communication entre les différents intervenants pour une gestion durable des ressources en eau. M. Sadiki a affirmé, à cette occasion, que le contrat de gestion participative de la nappe de Meski-Boudnib jouera un rôle de premier plan dans la rationalisation de l'exploitation des eaux souterraines ainsi que dans la préservation de la nappe phréatique. «Cette région connaît une dynamique particulière et inédite, notamment depuis la visite effectuée par SM le Roi en 2009, et le lancement par le Souverain du programme de plantation de plus de 3 millions de palmiers dattiers dans le cadre du Plan Maroc Vert», a-t- il relevé. Pour sa part, M. Baraka a souligné que «ce contrat de gestion participative de cette nappe, qui a fait l'objet d'une large concertation avec tous les intervenants dans la région, va permettre l'implication effective des usagers en vue d'assurer l'utilisation durable et la préservation de l'équilibre de la nappe de Meski-Boudnib». «Pour garantir le droit des générations futures à l'eau, nous sommes aujourd'hui plus que jamais amenés à revoir notre comportement vis-à-vis de cette substance vitale. Nous sommes aussi appelés à consolider les notions d'économie de l'eau, à la valoriser, à la préserver et à rationaliser son exploitation», a insisté M. Baraka. En vertu du contrat-cadre signé, un comité de pilotage présidé et nommé par le wali de région de Drâa-Tafilalet se chargera d'assurer le suivi des orientations générales du contrat de la nappe et l'arbitrage en cas de problèmes majeurs.