On sait que l'équipe nationale de football, qualifiée en Coupe du Monde, s'est passée des services de Hamdallah. Ou presque, si on se réfère à une presse d'investigation, inspirée du story-telling, qui vient renforcer le tissu des réseaux sociaux très actifs. Je t'aime, moi non plus Au grand malheur de Hamdallah, de Walid Regragui et de leurs nombreux supporters et, surtout à Safi, dont est natif le buteur. Où il passe pour le meilleur joueur du monde, aux yeux de tous ses adeptes, toutes couches sociales confondues. Et surtout des dizaines de démunis, qui profitent du soutien de ce joueur mécène, autant charitable que le fut un certain Abderrahmane Mahjoub, le Prince du Parc à Casablanca. Beaucoup y voient le sauveur, l'oiseau rare par excellence, à l'exemple de Ronaldo, Fontaine, Muller, Houmane ou Lewandowski. Le buteur idéal, physiquement bien bâti comme un gladiateur et très habile dans les surfaces de réparation, partout où il est passé en championnat saoudien, dont il est la super-star par excellence. Comme le fut Ahmed El Bahja, qui vécut le même calvaire, même s'il fut plus chanceux, lui, que Hamdallah, en intégrant l'équipe nationale de 1994 aux Etats-Unis, où il mit à genoux tous ses adversaires. Mais acheva le parcours des Lions de l'Atlas, sans gloire ! Doit-on alors parler de Hamdallah au passé, au moment où il réussit là où échouent Ensyri ou Kaâbi, ses deux concurrents directs ? On ne le saura jamais, puisque Hamdallah n'a pas eu droit à la chance d'autres joueurs, testés lors des trois sorties contre Madagascar (1-0), le Chili (2- 0) et le Paraguay (0-0). Quand Hervé Renard s'en mêle Bien sûr, le choix ou non de Hamdallah, par Walid Regragui se fait certainement et même sûrement, selon des critères arrêtés par le successeur de Vahid Halilhodzic qui, lui non plus, n'éprouvait pas de sympathie pour Hamdallah. Ni Hervé Renard non plus, qui se serait bizarrement rangé du bord des «Hamdallahistes», comme le rapporte la presse saoudienne. Pourtant, le duel «Hamdallah- Fajr» avait eu lieu sous l'ère «Renardière» où le groupe était passé à côté de l'éclatement. Ce risque serait-il toujours autant menaçant que du temps de la précédente génération mondialiste ? Certes pas, car nous pouvons parler de génération innée, avec quelques grandes vedettes, qui évoluent dans des clubs fermés aux godasses «normales», cas du PSG, du Bayern, de l'Ajax de Séville, Arsenal et autres WAC, RCA... Même si Walid reconduit les choix de ses prédécesseurs, en avantageant les titulaires des clubs européens. A l'exception de quelques rares pièces maîtresses, appelées à être transférées en Europe, pour y rejoindre Dari. Tous les joueurs égaux y compris Hamdallah Autrement dit, et sans ignorer la complexité de la tâche de Walid Regragui, on s'en tiendra à la logique retenue par le sélectionneur national himself: «Tous les joueurs seront traités sur le même pied d'égalité et seuls les plus compétitifs et les plus méritants porteront et défendront les couleurs nationales». Hamdallah répond positivement à ce principe universel et humaniste, qui fait l'honneur des valeurs du football. Certes, nos joueurs ne sont pas des génies en communication, et ne se font pas épauler par des experts, mais la logique impose que Walid tranche en son âme et conscience. Quitte à se remettre lui-même en cause! L'éthique va l'emporter et il est sûr que Walid, qui a vécu une carrière professionnelle alambiquée et pour beaucoup similaire à celle du buteur d'Arabie (l'autre oublié !), saura trancher. Et jugé plus tard par l'histoire de ce plongeur qui fait tout pour ne pas être emporté par les courants sous-marins.