Depuis la guerre en Ukraine, l'Espagne appelle à la relance du projet de gazoduc MidCat, destiné à renforcer son interconnexion gazière avec la France et l'indépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de la Russie. Mais une sortie d'Emmanuel Macron, estimant qu'il n'y avait pas urgence et que les actuelles interconnexions n'étaient utilisées qu'à moitié, n'a pas été du goût de Madrid. Bruxelles refuse de son côté d'arbitrer le différend franco-espagnol et renvoie les deux pays dos à dos. « Je ne comprends pas pourquoi on sauterait comme des cabris des Pyrénées sur ce sujet pour expliquer que ça résoudrait le problème gazier : c'est faux », a déclaré le président de la République. Une « incohérence », ni plus ni moins, rétorque la ministre espagnole de la Transition énergétique et du Défi démographique, Teresa Ribera. Elle n'accepte pas que le projet du MidCat, qui paraissait imminent en pleine crise énergétique, soit abandonné, réprimant à peine la colère de Madrid. Défendu par Madrid mais aussi par Berlin, qui y voit un moyen de réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis du gaz russe, le MidCat (abréviation de Midi-Catalogne) permettrait à l'Espagne, qui dispose de 30% des capacités européennes de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL), d'exporter du gaz, venu par bateau des Etats-Unis ou du Qatar, vers le reste de l'Europe.