Après avoir interrompu ses livraisons à Engie, Gazprom a annoncé l'arrêt complet du gazoduc Nord Stream pour « entretien obligatoire ». L'UE dénonce des « prétextes fallacieux ». La réouverture des vannes du gazoduc Nord Stream vers l'Europe de l'Ouest avait été annoncée et devait intervenir dans la nuit de samedi à dimanche à 20% de la capacité normale du gazoduc. Mais le géant russe a annoncé vendredi que le gazoduc NordStream, serait finalement « complètement » à l'arrêt jusqu'à la réparation d'une turbine, sans annoncer de date précise pour la réouverture des vannes. « Techniquement, il n'y a pas de réserves, une seule turbine fonctionne », avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Cette unique turbine doit être entretenue toutes les 1000 heures de fonctionnement », a-t-il poursuivi, assurant que la responsabilité de Gazprom n'était pas engagée. La Russie affirme notamment que les sanctions qui visent Moscou empêchent la restitution d'une autre turbine Siemens qui avait été envoyée au Canada pour réparation. L'Allemagne, où se trouve la turbine, assure au contraire que c'est Moscou qui bloque le retour de cette pièce-clé. La commission européenne n'a pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux, dénonçant le « manque de fiabilité » de Gazprom en tant que fournisseur. « L'annonce par Gazprom cet après-midi qu'elle ferme à nouveau North Stream1 sous des prétextes fallacieux est une nouvelle confirmation de son manque de fiabilité en tant que fournisseur. C'est aussi la preuve du cynisme de la Russie, qui préfère brûler du gaz au lieu d'honorer des contrats », a déclaré Eric Mamer, porte-parole de la commission européenne.
La crainte d'une crise énergétique cet hiver Gazprom, qui vient de réaliser un chiffre d'affaires record, n'a cessé de réduire les quantités livrées par Nord Stream au fil des derniers mois à l'Europe. En juillet, l'entreprise avait déjà procédé à dix jours de travaux de maintenance sur le gazoduc qui avait ensuite été remis en marche mais avec une nouvelle baisse des livraisons. La réouverture des vannes du gazoduc Nord Stream vers l'Europe de l'Ouest avait été annoncée et devait intervenir dans la nuit de samedi à dimanche à 20% de la capacité normale du gazoduc. Avant l'annonce de Gazprom, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déclaré qu'il était temps pour l'Union d'imposer à la Russie un plafonnement des prix du gaz afin de déjouer ce qu'elle a présenté comme une tentative du président Vladimir Poutine de manipuler le marché de l'énergie. La Russie affirme notamment que ces sanctions empêchent la restitution d'une turbine Siemens qui avait été envoyée au Canada pour être réparée. L'Allemagne, où se trouve la turbine, assure que c'est la Russie qui bloque le retour de cette pièce-clé. Ce rebondissement va accentuer l'angoisse des Européens, qui se démènent pour éviter une crise énergétique cet hiver et accusent Moscou d'user du gaz comme d'une arme pour se venger des sanctions occidentales après l'offensive russe en Ukraine. Mardi, Gazprom a annoncé qu'il allait suspendre entièrement ses livraisons de gaz au groupe français Engie à partir de jeudi, du fait du non-paiement par ce dernier de l'intégralité des livraisons effectuées en juillet.