Les 23 et 24 septembre, Dakhla accueille ce nouveau rendez-vous imaginé par les promoteurs du festival Oasis né à Marrakech en 2015. L'organisation annonce la participation de respectables noms du monde de l'électronique. Une première liste internationale qui fait saliver, l'évènement étant également gastronomique. La crème de l'électro est à déguster bientôt entre mer et désert, de jour comme de nuit, dans l'une des perles du sud marocain. Cette année, Oasis change de fusil d'épaule, mixe sons et mets, dans des espaces conviviaux et colorés. « Into The Wild » est appelé à papillonner, se rendant chaque année dans les contrées les plus originales du pays. Pleins les tympans et pleine la vue, le tout enveloppé par des senteurs des plus insoupçonnées. Et pour bien cerner l'esprit d'Oasis, la devise serait : « dormir est une perte de temps ». Alors, les activités s'enchaînent, les festivaliers en redemandent et la fête bat son plein. Dakhla permet cette année de surfer ce qui s'apparente à un avant-goût, ce qui s'engage dans une continuité itinérante. Pour un premier coup, l'écho sera retentissant, à juger par le choix des stars du genre invitées à faire vibrer une communauté qui se déplace de toutes les parties du monde. Planète groove Les premières annonces donnent envie, font trépider, tiennent en haleine. Le duo allemand Âme déversera ses laves de deep house et de tech house. Il est la tête pensante du label Innervisions. Composé de Kristian Beyer qui assure les DJ sets et de Frank Wiedemann qui se produit en live, Âme abolit les frontières en 2005 grâce au titre « REJ ». Depuis, il est en vadrouille et pose ses platines en septembre au Maroc. La même année, le Bulgare KiNK fait des étincelles avant de gagner des galons dans le top live en 2011. Strahil Velchev de son vrai nom, il déroute l'audience en s'adonnant à des mélanges qui finissent par ensorceler. On s'attend à ce qu'à Dakhla il habille son set de Chicago house, d'acide et d'électro expérimental. Comme producteur, KiNK est une des signatures les plus courues de la planète du groove electronica futuriste. « Dix ans de greffage ont vu Jyoty Singh, née à Amsterdam et basée à Londres, passer du vestiaire à la porte de la discothèque de l'est de Londres, le Nest, à l'animatrice stellaire de Boiler Room, à la présentatrice de radio Rinse et à une DJ très demandée, à établir des liens avec les plus grands noms de l'industrie musicale. » Ainsi présente-t-on cette mage du son dans une publication anglophone. Jyoty est ce qu'on peut appeler une femme très occupée. Depuis qu'elle s'est lancée dans la musique à plein temps, ses soirées club, Homegrown, se jouent à guichets fermés à Londres et à Barcelone. Son énergie contagieuse, sa passion et son humour transparaissent et ont clairement joué un rôle important dans sa carrière en plein essor. Et Dakhla qui lui ouvre les bras... Deux autres femmes rejoignent « Into The Wild ». La Sud-Africaine Lerato Khalthi dite Lakuti et l'Allemande Kerstin Egert connue sous le nom de guerre de Sumo Tama. Elles sont femme et femme. En sus de leurs carrières solos respectives, elles se produisent en duo et mettent aux prises leurs différences musicales. Lakuti s'imbibe de house et Sumo Tama s'engouffre dans l'électro et l'acid. Lorsqu'elles mixent ensemble, c'est le pointu qui s'invite et ne lâche plus l'audience. Poids du kick et basses imposantes Oasis fait également appel au duo italien implanté à Berlin, Mind Against. Ils sont frères et s'appellent Alessandro et Federico Fognini. Leurs créations font parler la personnalité de chacun des deux. Ils mêlent le poids du kick et les basses imposantes à la succession de notes égrenées avec une étonnante rapidité. La techno de Mind Against est définitivement anesthésiante. Le dernier de cette liste et pas l'ultime est le Marocain Amine K. Habitué de l'Oasis, globe-trotter, Dj de haut vol et fondateur en 2010 du collectif « Moroko Loko », il est l'un des mixeurs marocains les plus en vue à l'étranger. Pour lui, « jouer à la maison » a un goût spécial. L'adrénaline qu'il y ressent est unique. Voilà qui risque de se reproduire à Dakhla où l'électro le disputera à l'éclectique et l'électrique. Le soleil qui tutoie les étoiles, c'est le changement climatique... Anis HAJJAM