Les efforts colossaux déployés par le gouvernement à travers la mise en oeuvre des projets et des stratégies de développement en vue d'améliorer le niveau de vie des habitants des zones rurales et montagneuse, n'ont pas pu réduire l'ampleur des disparités territoriales aussi bien entre les régions qu'au niveau des territoires de la même région, a affirmé, samedi à Béni Mellal, le président de la Chambre des conseillers, Naam Miyara. Le processus de mise en oeuvre de la régionalisation avancée, qui se veut une base solide pour imprimer davantage d'efficacité et d'efficience aux politiques publiques, peine à réduire les disparités territoriales tant entre les régions, qu'entre les territoires de la même région comme en témoignent les études qui ont été réalisées par plusieurs organismes étatiques, a déploré M. Miyara qui intervenait lors de la rencontre régionale sur le thème "le développement des zones rurales et montagneuses, un levier de la régionalisation avancée et de la justice territoriale, l'exemple de la région Béni Mellal-Khénifra". Le président de la Chambre des conseillers a relevé à ce propos que nombre d'études confirment l'ampleur des disparités territoriales et leurs conséquences négatives sur le processus de développement de notre pays, notant que le développement des zones rurales et montagneuses soulève plusieurs interrogations au sujet des résultats et de l'impact des programmes gouvernementaux et des politiques publiques. M. Miayra a regretté à cet égard la forte concentration territoriale des activités économiques et la faible exploitation des potentialités territoriales, faisant observer que seulement 7% du territoire contribue à 58% du PIB total. Seulement quatre régions contribuent à plus de 62% à la croissance de l'économie nationale et une seule région participe avec près de 48% au développement du PIB , d'après le ministère de l'économie et des finances, a-t-il enchainé, notant que le HCP estime pour sa part qu'il faudrait près de 24 ans pour réduire de moitié les disparités régionales actuelles. Après avoir souligné que le développement des zones rurales et montagneuses constitue un défi crucial à relever pour réaliser la justice territoriale, M. Miyara a indiqué que cette situation interpelle les politiques et les programmes gouvernementaux et suscite plusieurs interrogations au sujet de leurs résultats et du degré de l'efficacité des efforts déployés pour développer les zones rurales et montagneuses notamment dans le cadre du programme national des centres ruraux émergents (2018-2021), des programmes de développement du monde rural et de réduction des disparités territoriales en milieu rural pour la période 2017-2023 et du programme intégré du développement des zones montagneuses. Il est également question de procéder à l'évaluation du degré du développement des zones rurales et montagneuses à la lumière des expériences de la contractualisation entre l'Etat et les régions à travers les contrats-programmes, a-t-il ajouté. M. Miyara a en outre émis le voeu que cette rencontre puisse répondre à toutes ces interrogations du point de vue de la gouvernance, de l'imbrication des politiques publiques et du financement, et de formuler des propositions et des recommandations qui viendront enrichir la plateforme du 4ème forum parlementaire prévu le 20 juillet prochain à la Chambre des conseillers sous le signe "l'institutionnalisation de l'approche de la contractualisation en tant qu'outil de partenariat entre l'Etat et les régions". Cette rencontre thématique est la troisième du genre qu'organise la Chambre des conseillers depuis le lancement du cycle des rencontres-débats dans le cadre du Forum parlementaire des régions dont l'assemblée constitutive a été tenue le 6 juin 2016 en tant que cadre de dialogue et de coordination institutionnelle autour des moyens de mise en oeuvre du chantier de la réforme structurante de la régionalisation avancée. Première rencontre de l'actuelle législature de la Chambre des conseillers et des conseils des régions, elle s'inscrit dans le cadre des efforts consentis par la Chambre des conseillers en vue de promouvoir le rôle du "parlement des régions" partant de sa conviction que le chantier de la régionalisation avancée requiert un soutien constant et continu pour renforcer ses fondements et mettre en relief ses multiples avantages notamment le développement et l'enrichissement de la gouvernance territoriale, et l'élargissement et le renforcement de la participation des citoyens à la gestion de la chose locale.