J'ai eu l'honneur de gagner la confiance du professeur Abdelaziz Nouaydi qui m'a chargé de publier son livre parmi les publications d'Al-Nawras, j'ai donc travaillé avec lui pendant plusieurs semaines jusqu'à ce que ce beau nouveau-né soit révélé. Le livre du professeur Abdelaziz Nouaydi fait partie des livres dont ne peut pas arrêter la lecture une fois commencée. Il narre des faits bien documentés de l'Histoire politique récente du Maroc, que ce soit dans les moments où il a côtoyé Youssoufi avec de grandes personnalités marocaines et étrangères, ou pendant son travail avec lui, ou encore après que celui-ci ait quitté le poste du Premier ministère. Il révèle aussi des aspects inconnus de la personnalité de ce grand Monsieur Youssoufi ainsi que de la personnalité de son conseiller. Le livre évoque, avec la sincérité qui caractérise son auteur et l'esprit de la profonde amitié, les relations avec Youssoufi et avec des personnes connues pour leur intégrité et leur amour pour la patrie comme Mohamed Sassi, Noubir Amaoui et d'autres. Quand je lui ai demandé d'où il connaissait le grand-homme Abdellah Ibrahim (à qui il a dédié le livre en compagnie de Youssoufi, de Fqih Basri, de Noubir Amaoui et d'Abderrahim Berrada), il a répondu : J'étais l'élève d'Abdellah Ibrahim, qui a été mon professeur à la Faculté de droit de Casablanca pendant trois années consécutives, et il m'a révélé qu'il avait vécu avec lui des histoires qu'il pourrait raconter lors de réunions futures. Le livre nous fait voyager à travers les continents : aux Etats-Unis lors de la rencontre du professeur Abdelaziz Nouaydi avec de hauts responsables de la Banque Mondiale et du Département d'Etat américain et avec de grandes personnalités telles que feu Shérif Bassiouni, l'un des pères du droit pénal international. A Londres, Abdelaziz Nouaydi présente la réunion de l'Internationale Socialiste avec Mme Claire Short, qui présidait la réunion, une femme de principes qui a présenté sa démission lorsque Tony Blair s'est engagé avec Bush dans la guerre contre l'Irak. A Paris, Abdelaziz Nouaydi a accompagné Youssoufi dans sa rencontre avec le Premier ministre, Lionel Jospin, et avec notre ambassadeur à l'époque Mohamed Berrada. Le livre raconte les détails des sessions du dialogue social informel (avec Noubir Amaoui et Driss Basri), et formel, entre le gouvernement, les syndicats et les employeurs, ainsi que des discussions approfondies au sein d'un comité ministériel, très important, sur la réforme des lois sur les libertés publiques, ainsi que les efforts de Youssoufi pour accorder le statut d'utilité publique à l'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH) et à l'OMDH. Il relate comment Youssoufi et Nouaydi n'ont pas réussi, malgré les efforts qu'ils ont déployés, à accorder le statut d'utilité publique à Amnesty International Maroc, alors même que nombre de ministres se sont prononcés en faveur de son droit à avoir ce statut, dont le ministre de la Justice Omar Azziman, le ministre des Droits de l'Homme Mohamed Aujjar, le ministre de l'Education nationale Abdellah Saâf, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Najib Zerouali et le ministre de la Culture Mohamed Achaâri. Nouaydi présente les raisons profondes de se passer de Youssoufi en 2002, analyses dignes du militant et professeur en Sciences Politiques. Le livre présente également les efforts du professeur Nouaydi dans la défense des droits de l'Homme après avoir quitté le Premier ministère et poursuivi ses relations étroites avec Youssoufi, qui l'a chargé des missions à l'extérieur du pays, en son nom. Nouaydi exprime également sa souffrance et sa frustration en raison du retard des réformes fondamentales et de l'injustice subie par un certain nombre de militants dont il était l'avocat. Le livre raconte également les souvenirs du professeur Nouaydi à Hay Mohammadi, en relation avec Youssoufi. Il n'a pas oublié de rendre justice à Youssoufi face à certaines critiques sévères portées contre lui et son histoire dans un livre de ses deux amis, Mohammad Hafid et Ahmed Bouz. Il a répondu à ces faits et les a corrigés, bien qu'il considérait que le livre était très important car il relatait un certain nombre de faits qu'il serait utile d'en avoir accès. Je laisse les lecteurs naviguer sur plus de 200 pages dans cette petite partie très précise de l'Histoire contemporaine du Maroc. Abdelaziz Gougas