À travers une série de collages engagés, d'anamorphoses photographiques et d'objets usuels détournés, l'artiste Idries Karnachi offre une profonde réflexion sur la complexité de la réalité dans son exposition "Reg'Art Surréel", dont le vernissage a eu lieu, samedi soir. Pour sa première exposition solo, Karnachi, architecte-urbaniste de formation et artiste visuel de transformation, encourage le spectateur à s'interroger sur la façon dont la réalité peut être si complexe, où des observations tout aussi valables mais provenant de perspectives différentes, peuvent sembler contradictoires. Ses "photocollages", qui conjuguent des éléments photographiques issus d'ici et d'ailleurs, recomposent des personnages, des expressions et des situations de la culture marocaine populaire pour donner naissance à des mélanges visuels hors du commun qui s'échappent par absurdité logique et dépendent de la vision du monde de chacun. "J'imagine des scènes surréalistes en combinant des objets, des personnes ou des situations du quotidien avec une imagerie emprunte de poésie ou d'humeur par moment engagé, inventive ou tout simplement plaisante", explique le jeune artiste, faisant savoir que ses collages sont des narrations visuelles laissant au spectateur la libre interprétation de ce qu'il voit. Tout au long de cette exposition, logée dans un espace censé accueillir une série d'expositions et nombre d'échanges culturels, le visiteur découvre la "vérité Karnachi" : tout ce que l'on peut entendre n'est pas nécessairement un fait, mais plutôt une opinion, et tout ce que l'on voit n'est pas nécessairement la vérité, mais plutôt un point de vue. "A travers mon travail, j'essaie de montrer qu'il existe plusieurs vérités. Ça dépend de notre perspective, de notre point de vue... ", renchérit l'artiste.