En ce même mois de mars de l'an 2020, le gouvernement avait décrété l'état d'urgence sanitaire pour faire face à la pandémie du Coronavirus. Au regard de l'amélioration substantielle de la situation sanitaire dans notre pays, et sauf retournement de situation, qu'à Dieu ne plaise, il est à souhaiter que la page du Coronavirus soit en passe d'être tournée, du moins en tant que pandémie. Une page malheureuse qui restera dans les annales universelles noires, où le Maroc et le monde, ont affronté un virus-caméléon qui a provoqué des drames humains, économiques et sociaux. On en retiendra néanmoins, cinq mots forts qui marqueront à jamais, notre mémoire collective : CLAIRVOYANCE de Sa Majesté Le Roi, SUCCÈS des choix et démarches anticipatives du Souverain, COHESION de notre société, COMPETENCE de tous nos corps d'Etat et PATRIOTISME de l'ensemble de notre peuple. Ceci dit, notre pays affronte aujourd'hui encore, malheureusement, deux nouveaux défis majeurs non moins inquiétants : une sécheresse sans précédent par sa dimension, le spectre et l'ampleur de son impact, une guerre entre superpuissances, au mauvais moment et au mauvais endroit, dont l'effet boomerang dépasse l'entendement. الحمد لله الذي لا يحمد على مكروه سواه Les effets de la sécheresse ont atteint dans le vif, notre stress hydrique, notre agriculture, notre cheptel, et le pouvoir d'achat de larges franges de nos populations. Ceux de la guerre, se font également, lourdement sentir chez nous, sur les prix des matières premières et intrants importés, impactant fortement là encore, le pouvoir d'achat de nos populations et notre Economie à peine convalescente d'un Coronavirus dévastateur. Il est un fait certain que l'Etat a pris des mesures conséquentes et onéreuses, pour atténuer les effets de l'un et de l'autre. Mais, l'état des lieux, en appelle d'autres, que l'Etat ne manquera et ne tardera certainement pas, à actionner, dont un dispositif fiscal ciblé et ponctuel. Ceci dit, les citoyens devraient s'y mettre eux aussi en ces temps difficiles, à travers au moins quatre mesures urgentes : 1- nos industries et commerces, qui doivent appliquer "Zéro marge" et "Zéro spéculation" sur les principaux produits alimentaires de base. De même que nos exportateurs de légumes de base, qui doivent quant à eux, s'accorder de toute urgence, sur une quote-part conséquente , par produit pour le marché intérieur. Ce qui leur permettra d'approvisionner dans le même temps, notre marché au prorata de ses besoins, et leurs marchés d'exportation. 2- nos ménages qui doivent appliquer "Zéro gaspillage" et "Zéro stockage" en se contentant du strict besoin alimentaire qu'ils vont effectivement consommer. Ces deux mesures vont nous faire éviter une rareté et un rencherissement artificiels, injustifiés, inacceptables. 3- nos concitoyens aisés, qui doivent lancer le "Partageons" en distribuant la Zakat avant même le mois sacré du Ramadan, et en distribuant les produits alimentaires de base à prix élevé, dans toutes nos zones de vulnérabilité. 4- nos entreprises de secteurs hautement rentables (hydrocarbures, pêche hauturière, exploitation minière, plus-values et dividendes boursiers ...etc) qui doivent faire des dons substantiels à un Fonds ponctuel, dédié au soutien du pouvoir d'achat. Les temps que nous traversons sont difficiles. Notre résilience face à eux se construira au quotidien par la convergence entre les obligations de l'Etat et l'action des citoyens pour la protection principalement, du pouvoir d'achat. Et ça on ne sait que trop bien le faire. Les drames du Coronavirus viennent de passer par là. Najib Mikou Consultant en Prospective et Etudes Stratégiques