Au 14ème jour de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'UE tentent de faire pression sur l'économie de Moscou, mais leurs différents niveaux de dépendance aux ressources gazières et pétrolières russes empêchent des sanctions unilatérales. Mardi 8 mars au soir, Joe Biden annonçait un embargo sur les importations américaines de pétrole et de gaz russes, pour sanctionner davantage l'invasion en Ukraine et déclarait : « Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine ». Les Etats-Unis, en tant qu'exportateur net de gaz et de pétrole, ne sont pas dépendants des ressources russes, cette transition ne met pas à mal les réserves d'un pays qui produit plus qu'il ne consomme en matière énergétique. L'annonce de Joe Biden a rapidement été suivie par le Royaume-Uni, qui s'engage à stopper ses importations de pétrole d'ici la fin 2022. Les importations ne représenteraient que 8 % de la consommation britannique. Selon le ministre des Entreprises et de l'Energie britannique, Kwasi Kwarteng, le Royaume-Uni produit et possède une large réserve de pétrole et peut compter sur d'autres partenaires fiables comme les Etats-Unis ou les pays du Golf. Quant à l'importation de gaz russe, qui ne représente que 4% de la consommation, le ministre souhaite y mettre fin prochainement. L'Europe, qui est largement plus dépendante en gaz et pétrole russes, a pour le moment refusé un embargo similaire. L'UE ne peut laisser les pays d'Europe centrale, largement dépendants des ressources russes, faire face à une pénurie de gaz et de pétrole. La Russie répond à 41 % des besoins européens en gaz naturel et à 26.9 % en pétrole. L'UE aspire à diminuer sa dépendance énergétique envers la Russie, qui l'empêche aujourd'hui de sanctionner économiquement l'invasion en Ukraine. Joe Biden a d'ailleurs annoncé souhaiter une modification de la consommation énergétique européenne, la rendant moins dépendante de la Russie, et ce afin d'isoler davantage Poutine.