Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, a déclaré que son département travaille sur l'identification d'une série de projets d'intégration de nouvelles technologies digitales au sein de l'administration publique pour la déclinaison de la stratégie nationale pour la transformation numérique des territoires. En réponse à des questions orales lors de la séance hebdomadaire à la Chambre des Représentants sur le projet gouvernemental de réforme et de développement de l'administration publique, la ministre a indiqué que son département œuvre pour favoriser l'accélération de la transition numérique des différentes prestations de l'administration marocaine.
Relevant le défi de la remise en cause des modes de fonctionnement "traditionnels" de l'administration publique, Ghita Mezzour promet la mise en place de nouveaux outils numériques permettant aux administrations des différentes régions du Royaume de faciliter certaines procédures, de garantir la proximité, et de réorganiser et optimiser leurs processus et prestations.
Le plan d'action du ministère s'articulera autour de quatre axes : le renforcement du cadre juridique, le soutien aux infrastructures, le développement des compétences et la numérisation des procédures administratives, a-t-elle expliqué.
Cette vision stratégique s'appuie sur la Charte des services publics en tant que cadre de référence pour la mise en œuvre de la réforme, a souligné la ministre, précisant qu'il s'agit du renforcement de l'organisation administrative régionale par le transfert des compétences et des moyens nécessaires des administrations, la mise à niveau de la Fonction publique et la consolidation de l'intégrité et de transparence.
Pour ce qui est de l'utilisation de l'Amazigh dans l'administration publique, un plan transversal et des schémas sectoriels seront adoptés pour mettre en œuvre les dispositions de la loi organique relative à cette question, a ajouté la responsable gouvernementale.
Mezzour a également souligné la complexité des démarches administratives qui constituent l'un des principaux problèmes rencontrés par les usagers, eu égard au nombre des intervenants, au stock important de normes et de formalités administratives qui s'accumulent, aux longs délais de traitement, ainsi que le grand nombre de documents requis et le coût de leur obtention.
A cet égard, l'adoption de la loi n° 55-19 portant simplification des procédures administratives constitue une révolution en matière de renforcement de la confiance entre l'administration et le citoyen, a relevé la ministre, soulignant que son département a pris les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les dispositions de cette loi qui stipule, sur le plan de la numérisation, la nécessité de digitaliser et dématérialiser toutes les procédures administratives et les paiements qui s'y rapportent afin d'augmenter la qualité des services publics.
La mise en œuvre de ce chantier sera accélérée à travers une feuille de route consacrée à la mise en œuvre des différentes dispositions de la loi n° 55-19 relatives à la simplification des formalités administratives, et mettant en place les lignes de conduite visant l'engagement à atteindre les objectifs tracés par le Plan national de réforme de l'administration. Elargissement de la couverture internet : feuille de route pour l'avenir S'agissant de l'élargissement de l'accès à Internet dans les zones où le réseau est difficilement accessible, la ministre a annoncé que le gouvernement compte y étendre le réseau en se servant des satellites au lieu des antennes terrestres. Pour régler les disparités territoriales en matière d'accès à Internet, remédier aux problèmes de connectivité Internet et opérationnaliser la couverture des zones éloignées, le ministère parie sur la promotion de l'internet haut débit. Selon la ministre, le programme national de développement d'Internet haut débit, qui devrait prendre fin en 2023, va permettre de couvrir 10.740 zones, sachant que 7450 zones sont couvertes actuellement par le réseau de quatrième génération, soit 69% des zones ciblées. Concernant l'accès à Internet au niveau national, la ministre a donné de nouveaux chiffres sur les états des lieux, soulignant une hausse de 17,78 % des utilisateurs d'Internet. Désormais, le Maroc compte 33,86 millions usagers. Le service des fibres optiques est en cours d'expansion au Royaume, la ministre a indiqué que l'usage de cette nouvelle technologie qui permet un accès plus rapide à la Toile a connu une hausse annuelle de 81,91%, ce qui a porté le nombre des utilisateurs à 330.185. S'agissant de l'Internet mobile, le nombre d'utilisateurs a atteint plus de 31,69 millions avec une progression annuelle de 18,41%, précise la ministre.