Au moment où le gouvernement procède à la généralisation de la couverture sociale, l'Agence nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) va accompagner la réforme pour aboutir à un meilleur remboursement des médicaments dans le nouveau système de sécurité sociale universelle. Détails. À l'occasion de la Journée internationale de la Couverture-Santé Universelle, l'Agence nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) a fait part de sa détermination à accompagner le projet de généralisation de la couverture sociale. Dans un communiqué, le régulateur a indiqué qu'il est en cours d'étude des différents impacts du basculement imminent de la population RAMED dans l'AMO du secteur privé tout en envisageant de mener des études relatives à la population des Travailleurs Non Salariés, et des enquêtes sur les coûts des prestations médicales. Ceci s'inscrit dans le cadre de la volonté de l'Agence d'éclairer la prise de décision sur la base de la production scientifique en matière de couverture médicale de base, explique la même source. Ainsi, l'ANAM en sa qualité de régulateur engagé dans les efforts collectifs déployés pour la concrétisation de ce projet Royal, a profité de la célébration de cette journée pour dresser un bilan du cheminement du Maroc vers la couverture sanitaire universelle (CSU) et brosser les perspectives à venir. Selon l'Agence, le taux de couverture médicale de base de la population marocaine passera de 16% en 2005 à 70.2% en 2020 soit 25.2 millions de bénéficiaires (tous régimes confondus), dont 11.17 millions de bénéficiaires de l'AMO et 11 millions de bénéficiaires du RAMED ». En outre, depuis l'instauration de l'AMO jusqu'à date d'aujourd'hui, une nette évolution a été enregistrée non seulement au niveau des paramètres du régime, mais aussi au niveau de la prise en charge des malades, explique la même source ajoutant que les outils d'encadrement et de maîtrise médicalisée des dépenses ont également connu une évolution significative puisque le nombre de médicaments remboursables au titre de l'AMO est passé de 1000 médicaments en 2006 à 4850 médicaments en 2020, dont 3015 médicaments génériques (soit 65%). En dépit de ces avancées, le système de la couverture médicale connaît, selon l'Agence, toujours quelques contraintes liées notamment à la multiplicité des régimes, les écarts entre les paramètres de ces derniers (panier de soins, taux de cotisations...), le poids des dépenses restant à la charge de l'assuré qui s'élèvent à 31.5% pour la CNOPS et 37.6% pour la CNSS, l'insuffisance du financement du système de santé Pour cela, afin d'accompagner les réformes escomptées, notamment celles de la priorité donnée à la généralisation de l'AMO à tout la population d'ici fin 2022, l'ANAM a mis à jour par anticipation sa stratégie 2020-2024, elle a aussi participé activement à l'élaboration de la stratégie sectorielle de protection sociale, et siège dans la commission technique instituée à cet effet par le Chef du Gouvernement. Dans cette même optique, l'ANAM a accéléré la mise en œuvre d'un ensemble de projets structurants thématiques inscrits dans sa stratégie d'accompagnement pour participer efficacement, avec le concours des autres acteurs, à l'atteinte des objectifs dans les délais impartis. Construite autour de cinq piliers, cette stratégie d'accompagnement est déclinée en mesures spécifiques que l'ANAM déploiera pour l'accompagnement des deux actions clés de l'extension progressive de la base d'assujettissement à l'AMO. La première action porte sur la participation active de l'Agence au transfert/intégration des catégories sociales bénéficiant actuellement du RAMED dans le régime AMO géré par la caisse nationale de sécurité sociale. La stratégie de l'ANAM concerne également l'adaptation des outils de régulation aux évolutions du dispositif de l'AMO, à travers notamment l'institutionnalisation des principes de parcours coordonné de soins visant à assurer un meilleur suivi médical des assurés, la mise en place d'une nouvelle stratégie de remboursement des médicaments afin de maitriser les dépenses du poste médicament qui absorbe à lui seul 31.5% des dépenses de l'AMO. Il est important de souligner aussi que les Affections de Longue Durée (ALD), qui touchent 3.2% de la population couverte par l'AMO, s'accaparent 51.8% des dépenses totales. 71.6% de ces dépenses concernent l'insuffisance rénale chronique terminale (26.7%), les tumeurs malignes (23.7%), le diabète insulino-dépendant et le diabète non insulino-dépendant ( 10.7%) et l'hypertension artérielle sévère ( 10.5%).