Intervenant lors de la séance plénière consacrée à la discussion générale du Projet de Loi de Finances à la deuxième Chambre, le conseiller istiqlalien Lahcen Haddad s'est réjoui des ruptures apportées par le nouveau projet de budget qui a rompu avec l'orthodoxie budgétaire du gouvernement précédent. L'ex ministre a toutefois appelé à viser une croissance plus forte pour hisser le Royaume au rang des économies émergentes. Détails. Après avoir été amendé par les Conseillers à la Commission des finances, de la planification et du développement économique, le projet de loi des Finances a fait l'objet d'une discussion générale lors d'une séance plénière, tenue ce jeudi, à la deuxième Chambre, en présence de la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui a répondu aux remarques des groupes parlementaires. L'ex ministre du Tourisme Lahcen Haddad et conseiller du Parti de l'Istiqlal a pris la parole au nom du groupe de sa formation. À ses yeux, le nouveau budget de l'Etat a marqué une rupture avec le libéralisme du gouvernement précédent. Avec une analyse profondément économique, le conseiller istiqlalien, a estimé que l'Exécutif a eu l'audace de mener jusqu'au bout une politique contracyclique, en augmentant l'investissement public. "Le gouvernement a fait le choix de consolider l'Etat providence et de renouer avec une politique keynésienne", s'est félicité Lahcen Haddad qui, toutefois, a émis des réserves sur les prévisions de croissance. Le taux prévu par le gouvernement (3,2%), n'est pas à la hauteur d'un pays qui espère investir le club des pays émergents, a précisé Lahcen Haddad, qui a appelé opérer un choc positif dans le marché du travail. "Nous avons besoin d'une réforme du code du travail et de remédier aux problèmes qu'il pose, a-t-il plaidé, appelant également à sortir le plus tôt possible les lois relatives au droit de grève et aux syndicats. En plus de cela, M. Haddad a préconisé de mettre en place une politique industrielle destiné au marché local et accélérer la politique de substitution à l'importation. Ensuite, le Conseiller de l'Istiqlal a énuméré les multiples ruptures apportées par le PLF 2022 à la politique de l'ancien Exécutif, tout en soulignant avec satisfaction la hausse des salaires à hauteur de 8 MMDH, et celle des budgets alloués à la Santé et l'Education qui ont augmenté de 9 MMDH. M. Haddad a attiré l'attention sur les efforts consentis par le gouvernement pour réformer le système de l'Education nationale, en accordant 500 MDH à la formation des enseignants. Un montant qui devrait, selon lui, atteindre 2 MMDH dans les années qui viennent pour mener à bout cette réforme. Concernant l'investissement privé, Lahcen Haddad s'est réjoui du fait que le PLF 2022 établit une harmonie entre le soutien au pouvoir d'achat et la promotion de l'initiative privée. A cet égard, il a souligné l'importance du Fonds Mohammed VI pour l'investissement destiné à financer les projets productifs grâce à une enveloppe de 15 MMDH, apportée par l'Etat, en plus des contributions des partenaires institutionnels. Par ailleurs, en dépit de la hausse des dépenses sociales, l'Exécutif, selon M. Haddad a su préserver les équilibres macroéconomiques, en limitant l'endettement à 76%, le déficit budgétaire à moins de 5% et l'inflation à un niveau inférieur à 2%. Rappelons que le projet de loi des Finances sera soumis, vendredi, à un vote à la Chambre des conseillers, une séance plénière est programmée le même jour à cet effet. Le texte sera ensuite transmis aux députés pour une deuxième lecture.