En pleine discussion du Projet de loi des Finances à la Chambre des Conseillers, l'Alliance des économistes istiqlaliens a donné son avis sur le nouveau budget de l'Etat. Tout en se félicitant du nouveau souffle donné à la stratégie de relance, l'AIE appelle à une viser un taux de croissance plus audacieux pour rassurer les acteurs économiques, et à venir en aide aux secteurs vivement impactés par la crise sanitaire. Une série de recommandations son listées pour réussir le plan de relance. Détails. Satisfait du changement palpable de la politique économique du pays après l'arrivée du nouveau gouvernement, l'Alliance des économistes istiqlaliens a donné son avis sur le projet de loi des Finances qui continue son circuit législatif à la Deuxième Chambre. Dans une nouvelle publication, l'Alliance, l'une des organisations parallèles du Parti de l'Istiqlal les plus actives, s'est montrée satisfaite des mesures apportées par le nouveau budget de l'Etat dans le cadre de la stratégie de relance enclenchée il y'a plus d'un an pour sortir de la crise du Covid-19. « Le PLF a largement misé sur la relance économique par de la demande intérieure, exprimée par les salaires publics, les revenus distribués, les chantiers prévus et les investissements publics, comme leviers pour atteindre la croissance prévue », souligne l'Alliance, tout en se félicitant que le PLF 2022 soit porteur d'un ensemble d'acquis, bien qu'il soit basé sur des hypothèses « très prudentes ». Les économistes istiqlaliens ont loué la tendance du gouvernement à rompre avec la politique d'austérité budgétaire, en allouant un budget record (245 MMDH) à l'investissement public. Aussi le démarrage du chantier de la sécurité sociale universelle et le lancement des programmes de soutien à l'emploi tels que Awrach, Intilaka et Forsa vont-ils dans le sens de la relance de l'activité. Cependant, les économistes de l'Istiqlal ont émis quelques réserves sur certains aspects du PLF 2022, tout en soulignant quelques insuffisances. Selon eux, le taux de croissance prévu par l'Exécutif (3,2%) est peu ambitieux et ne donne pas des signaux suffisamment positifs aux opérateurs économiques. « L'annonce d'un taux ambitieux de croissance hors agriculture serait plus stimulante pour les opérateurs économiques devant s'inscrire dans une logique collective de relance », lit-on sur le document dont l'Opinion détient copie. Aussi l'Alliance déplore-t-elle l'insuffisance des mesures fiscales et budgétaires destinées aux secteurs fortement impactés par la crise due au Covid-19 et notamment le tourisme et activités dépendantes, la culture, l'habitat et certaines activités exportatrices. A cet égard, il est préconisé d'adopter les mesures d'appui plus audacieuses, l'AEI recommande vivement l'organisation du salon Made in Morocco dès 2022. L'AEI a livré une série d'autres recommandations afin d'amender le projet de loi des Finances. Sur le plan de la relance, l'alliance appelle à accélérer la sortie de la charte de l'investissement, diversifier les outils et renforcer les moyens de promotion de l'offre Maroc auprès des investisseurs, nationaux et internationaux. Ceci passe à travers la régionalisation avancée, notamment en termes de déconcentration et d'allègement des procédures, permettant ainsi aux conseils régionaux de déployer leurs plans de développement. Pour plus d'efficacité, les Régions sont appelées à créer des Fonds d'investissement régionaux comme outil d'encouragement des investissements directement productifs et créateurs d'emplois dans leurs territoires, à travers des partenariats public-privé. Par ailleurs, les économistes istiqlaliens sont convaincus de la nécessité de braver la hausse des prix constatée à l'échelle internationale en protégeant davantage le pouvoir d'achat des citoyens, et la compétitivité des entreprises. « Ces ajustements permettraient d'enclencher, dès 2022, la mise en œuvre effective de la feuille de route du Nouveau Modèle de Développement conformément aux Hautes Orientations Royales », conclut le document.