Après examen de la demande de révision de la condamnation de Omar Raddad jeudi, la Cour de cassation a décidé de rendre son verdict dans trois semaines. L'homme a été condamné en 1994 pour le meurtre de Ghislaine Marchal. Omar Raddad, condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce n'a toutefois pas annulé la condamnation et n'a pas innocenté le jardinier marocain. Sur la base d'un rapport révélé par le journal Le Monde, la défense de Omar Raddad a déposé, en juin dernier, au palais de justice de Paris, une demande de révision du procès, une procédure très exceptionnelle en France. Ledit rapport, établi en 2019 par un expert privé, a abouti à la présence d'une trentaine de traces d'un ADN complet masculin n'appartenant pas au jardinier et trouvées dans l'une des fameuses inscriptions faites avec le sang de la victime, qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier. L'expert Laurent Breniaux, qui a analysé 35 traces d'un des ADN présent dans la fameuse inscription "Omar m'a tué", favorise, dans son rapport, l'hypothèse d'un dépôt d'empreintes au moment des faits, et non d'une pollution ultérieure par les enquêteurs. Autrement dit, ces traces génétiques auraient pu être déposées par l'auteur de l'inscription, qui ne serait alors pas Mme Marchal mais potentiellement le véritable meurtrier, estime la défense d'Omar Raddad. Ceci dit, la commission d'instruction de la Cour de révision, composée de cinq magistrats, a entamé, ce jeudi, l'examen de la demande déposée par la défense de Omar Raddad. « Nous avons été entendus avec Omar Raddad par la commission d'instruction de la Cour de révision et nous attendons sereinement la décision qui sera rendue le 16 décembre prochain », a déclaré l'avocate du jardinier marocain, Me Sylvie Noachovitch, à l'issue d'une audience à huis clos, affirmant qu'elle attendait sereinement la décision. Dans son rendu attendu pour le 16 décembre, la commission d'instruction peut soit rejeter la demande, soit ordonner un supplément d'information, soit transmettre à la Cour de révision, laquelle aura alors le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès. Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad, qui n'a jamais cessé de clamer son innocence, avait au total passé plus de sept ans en prison.