Le chiffre d'affaires des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ressort en hausse de 7,6% se situant à 127 milliards de dirhams au premier semestre 2021, soutenue par la reprise économique à l'échelle nationale. Cette reprise concerne la majorité des sociétés cotées, souligne CDG Capital Insight dans une note d'analyse intitulée : « La sortie de crise prend forme », fraîchement publiée. En premier lieu, le secteur Automobile a enregistré des revenus de l'ordre de 4,9 milliards de dirhams au 1er semestre 2021, soit une croissance de 86,7% comparée au 1er semestre 2020. Ensuite, le secteur « Matériaux de construction » a affiché, au 1er semestre 2021, un chiffre d'affaires de 8,6 milliards de dirhams, soit une croissance de 30,2%. Le secteur a bénéficié pleinement de la reprise des chantiers immobiliers après un arrêt temporaire durant la crise sanitaire, et de la forte appréciation des prix de ventes du secteur sidérurgie, explique CDG Capital Insight. A titre indicatif, le chiffre d'affaires du groupe Sonasid s'est amélioré de 838 millions de dirhams à 2 milliards de dirhams. Une évolution qui a été soutenue par la hausse des volumes de vente, l'effet prix favorable, et la progression des revenus du groupe Lafarge Holcim de 815 millions de dirhams à 4 milliards de dirhams. Enfin, le secteur Energie a réalisé un chiffre d'affaires de 12,6 milliards de dirhams, soit une croissance de 9,5%. Total Maroc a contribué à cette hausse, avec un montant de 1,1 milliard de dirhams à 5,6 milliards de dirhams, souligne CDG Capital Insight, ajoutant que cette croissance a été portée par l'accroissement des ventes de 17% à 871kt (kilotonnes) au 30 juin 2021, couplée à une forte hausse des prix des produits énergétiques à l'échelle internationale. Toutefois, cette hausse a été limitée par la baisse du chiffre d'affaires de Maroc Telecom de 543 millions de dirhams à 17,8 milliards de dirhams, suite au recul des activités mobiles au Maroc. La baisse du coût du risque En outre, la banque d'affaires souligne que l'activité d'exploitation des sociétés cotées en bourse a connu une amélioration de 56,3% à 27 milliards de dirhams à fin juin 2021. En effet, la hausse du résultat d'exploitation est due principalement à l'évolution du sous-secteur Banques. Ce dernier a vu son résultat d'exploitation progresser de 6,1 milliards de dirhams, marqué par la diminution du coût du risque de 33,3% à 5,9 milliards de dirhams à fin juin 2021. Attijariwafa Bank, BCP et Bank Of Africa (BOA) ont vu leurs résultats d'exploitation augmenter respectivement de 2,3 milliards de dirhams, 1,5 milliard de dirhams et 1,3 milliard de dirhams à 5,0 milliards de dirhams, 3 milliards de dirhams et 2 milliards de dirhams à fin juin 2021, explique la même source. Néanmoins, ces hausses ont été atténuées par la baisse du résultat d'exploitation des sous-secteurs Télécoms et Mines de 279 millions de dirhams et 224,5 millions de dirhams respectivement. Cette évolution est due à trois principaux facteurs. En premier lieu, la baisse du résultat d'exploitation de Maroc Telecom est de 279 millions de dirhams, suite au recul de l'activité. Le second facteur est le repli du résultat d'exploitation de SMI de 138 millions de dirhams, conséquence du recul du chiffre d'affaires conjugué à la hausse des coûts de production. Enfin, le troisième facteur a trait à la dégradation du résultat d'exploitation de Managem de 95 millions de dirhams, reflétant la baisse des productions de l'Argent et de l'Or au Soudan, et la hausse des amortissements liée à l'effort de la recherche. «Hors le sous-secteur Banques, le résultat d'exploitation n'aurait progressé que de 30,1%, et la marge d'exploitation n'aurait gagné que 2,1 pts, passant de 10,1% à 12,3% », précise la même source. la crise sanitaire et la contribution des sociétés cotées au Fonds spécial pour la gestion de la pandémie de Covid-19. Cette évolution est due à la croissance des bénéfices de trois sous-secteurs : Banques et principalement Attijariwafa Bank qui a gagné 1,3 milliard de dirhams, Matériaux de construction qui a également gagné 1,08 milliard de dirhams de bénéfices, et Assurances qui a affiché une amélioration de 1,05 milliard de dirhams. L'endettement et le CAPEX en baisse Dans cette note, CDG Capital Insight indique également que, suite à la crise pandémique, les sociétés cotées de la bourse de Casablanca ont activé plusieurs leviers afin d'économiser leurs trésoreries. Les montants consacrés à l'investissement ont baissé de 15,3% à fin juin 2021. Le Besoin en fonds de dette de la place casablancaise, avec des montants respectifs de 2,7 milliards de dirhams, 819,8 millions de dirhams, 702 millions de dirhams et 637 millions de dirhams. Toutefois, la hausse de la dette du secteur Transport a atténué la baisse de la dette nette globale, avec un montant de 516 millions de dirhams. En effet, selon la même source, la valeur Marsa Maroc a vu son endettement augmenter de 494 millions de dirhams à 1,2 milliard de dirhams. S'agissant des investissements (Hors Finance), ils ont reculé de 15,7% à 7,0 milliards de dirhams par rapport au 1er semestre 2020, suite à la dégradation du CAPEX (dépenses d'investissement) du secteur Energie de 1,5 milliard de dirhams. CDG Capital Insight note, à ce sujet, que le groupe Taqa Morocco a vu ses investissements baisser de 1,5 milliard de dirhams à fin juin 2021, par rapport à juin 2020. A l'inverse, les investissements du groupe IAM (Maroc Telecom) ont connu une hausse de 78,4% à 2,1 milliards de dirhams au premier semestre 2021, soit un taux d'investissement qui est passé de 6,5% au 1er semestre 2020 à 11,9% au 1er semestre 2021. Ils ont concerné principalement le renforcement des infrastructures afin d'accompagner la croissance du trafic et des bases clients. Cette forte évolution traduit essentiellement un effet de base vu que l'année dernière, les investissements ont été en baisse sous l'effet du contexte sanitaire et l'implémentation des mesures de confinement. A. CHANNAJE Le FMI table sur une croissance de 5,7% pour le Maroc La « reprise post-Covid se renforce dans le Royaume à la faveur de la relance de l'exportation, des bonnes performances du secteur agricole et des résultats des politiques mises en oeuvre pour lutter contre la pandémie et accélérer la vaccination ». C'est ce qu'a souligné Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, le 19 octobre 2021, à Washington, à l'occasion de la présentation du rapport «Perspectives économiques régionales». « Le Maroc est l'un des pays qui ont réagi le plus rapidement et le plus efficacement pour lutter contre cette crise sanitaire. Grâce à un certain nombre de mesures fiscales, monétaires et financières, l'économie marocaine a réussi l'année dernière à limiter l'impact de cette crise », a-t-il assuré. De ce fait, poursuit-il, le FMI a été amené à tabler sur une croissance de 5,7 % cette année.