Cela date du 24 août 2021. Mais, l'annonce par le ministre des Affaires étrangères algérien de la décision de son gouvernement de rompre ses relations avec le Maroc n'a eu aucun écho sur les Etats. En dehors des communiqués des agences de presse, le mouvement de solidarité espéré n'a retenu aucune attention significative. D'aucuns diront que le mois d'août incite plus à la léthargie qu'à l'emballement, mais septembre ne fait pas la preuve que le pays est leader d'opinion et d'un mouvement international d'opposition au Maroc. En vérité, l'Algérie fatigue le monde, sur ce sujet hors du temps du Sahara. Le silence des Etats et des grands médias a été la juste sanction de l'impropriété autant que de l'inutilité de la décision. Venant après des déclarations guerrières enflammées et des accusations incohérentes sur la question kabyle, la rupture est apparue à tous sans portée politique sérieuse. Il ne pouvait en aller autrement. Le sens politique a sans doute manqué aux dirigeants du pays. C'est alors qu'a été mis en avant la menace économique et financière du gaz. Mais là encore, l'effet boomerang doit être médité. Face à ce nouveau conflit, les atouts du Maroc sont en effet sérieux, car, en même temps, l'Algérie remet en cause le gazoduc Maghreb-Europe. Comme le pays est fortement décrédibilisé par ses divisions internes, ses entorses graves aux droits essentiels de la personne et son absence de démocratie réelle, il est tout à fait improbable que l'Europe se range derrière lui contre le Maroc. Cet acte fut téméraire. Comme nous l'avons dit en d'autres moments, il est le chant du cygne d'un régime moribond. En dire plus serait sans objet. Comme l'est la décision de rupture ! Hubert Seillan, Avocat au Barreau de Paris, Président de la Fondation France-Maroc, Membre de la Plate-Forme internationale Sahara marocain