Lors de la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue israélien, Yaïr Lapid, les deux chefs de la diplomatie ont échangé sur diverses thématiques, notamment l'affaire du Sahara marocain et le rapprochement de l'Algérie avec l'Iran. Le ministre israélien des affaires étrangères, Yaïr Lapid, a indiqué, jeudi, lors d'une conférence de presse tenue à Casablanca en conclusion de sa visite au Royaume, qu'il a discuté avec Bourita sur « la question du Sahara et des questions préoccupant les deux pays», notant toutefois, qu' aucun accord d'armement n'a été signé, en réponse à quelques rumeurs qui trainent sur certains médias. Le ministre israélien des Affaires étrangères n'a pas manqué d'exprimer publiquement sa préoccupation vis-à-vis du rapprochement entre le régime algérien et l'Iran. « Nous partageons une certaine inquiétude quant au rôle de l'Etat algérien dans la région, qui s'est rapproché de l'Iran et mène actuellement une campagne contre l'admission d'Israël à l'Union africaine en tant qu'observateur », a-t-il martelé. Par ailleurs, Yaïr Lapid a salué la position du Royaume sous la direction de SM le Roi Mohammed VI au sein de la communauté internationale, notant que le Maroc pourrait jouer un rôle central dans le conflit palestino-israélien. « Ce qui distingue le Maroc, c'est qu'il est un pays de tolérance et qu'il est un leader dans la région. Il entretient d'excellentes relations avec tous les pays du monde, et le Royaume, sous la direction du Roi Mohammed VI, peut jouer un rôle majeur dans le dossier israélo-palestinien », a-t-il indiqué. Dans le même sillage, Lapid a souligné qu'il avait toujours soutenu la solution à deux Etats pour mettre fin au conflit entre les palestiniens et les israéliens, déclarant : « J'ai toujours soutenu la solution à deux Etats avec les palestiniens, mais en ce moment, je ne vois malheureusement aucune solution susceptible de résoudre le différend». Concernant la convergence de vues entre les parties israélienne et palestinienne, le ministre des Affaires étrangères israélien a affirmé, par ailleurs, qu'il se concerterait avec son homologue marocain, et ce vu la sagesse et l'expérience du Maroc et de son Roi Mohammed VI. Dans ce sens, Bourita a mis l'accent sur la nécessité impérieuse de rétablir la confiance entre les parties israélienne et palestinienne au service de la paix, de la stabilité, du progrès et de la prospérité dans la région. D'autre part, il a rappelé que SM le Roi, Président du Comité Al Qods, a constamment souligné l'impératif de préserver le cachet singulier de la Ville sainte en tant que patrimoine universel de l'humanité, dotée d'une profonde symbolique et d'une charge spirituelle pour les disciples des trois religions monothéistes. Il a également souligné l'importance de rétablir la confiance, de maintenir le calme et d'éviter tout ce qui est de nature à attiser les tensions, « des prérequis fondamentaux pour l'ouverture d'un horizon politique au conflit israélo-palestinien et le maintien de la solution à deux Etats, en tant qu'unique issue pour garantir paix et stabilité pour tous». Il est à noter que durant la visite de Yaïr Lapid au Maroc, les deux pays ont convenu d'ouvrir réciproquement des ambassades dans quelques mois. «Nous avons décidé l'ouverture d'ambassades à Jérusalem et au Maroc dans quelques mois», a déclaré Yaïr Lapid lors d'une conférence presse précitée. Le ministre des Affaires étrangères israélien a salué, à nouveau, les accords conclus avec des pays arabes, en indiquant que d'autres pays suivraient cette voie, sans les citer, et a annoncé l'ouverture prochaine d'une ambassade d'Israël au Bahreïn.