A nouveau, nombre de Marocains ont exprimé sur les réseaux sociaux leur inquiétude quant à une éventuelle pénurie des médicaments nécessaires au traitement du Covid-19. « L'Opinion » a contacté une experte pour vous apporter quelques précisions en la matière. Détails. Ces derniers jours, plusieurs vidéos ont surgi sur les réseaux sociaux montrant des citoyens faisant la queue devant les officines en raison de l'insuffisance des médicaments prescrits dans le cadre du protocole thérapeutique pour la prise en charge des patients Covid. Ce qui a suscité une inquiétude chez toutes les couches de la société, selon lesquelles ces médicaments se font toujours rares sur le marché. Un scénario qui rappelle la polémique autour de la pénurie de la vitamine C et le Zinc, qui avait poussé le ministère de la Santé à publier un communiqué pour rassurer les citoyens sur leur disponibilité. Entre pénurie et forte demande Au moment où les voix s'élèvent sur les réseaux sociaux, « L'Opinion » a contacté Souad Moutaouakil, présidente du Conseil régional des pharmaciens d'officine du Sud (CRPOS), afin de mettre au point les choses quant à la pénurie de certains médicaments au niveau national. « Il n'y a pas de pénurie de médicaments, mais nous faisons face à une perturbation de l'approvisionnement, principalement due à la forte demande et à la recrudescence des cas du Covid-19 sous la pression du variant Delta qui semble se propager comme une traînée de poudre au Royaume », a-t-elle avancé. Tout en regrettant le fait qu'il est difficile de satisfaire la demande pressante des citoyens qui augmente au gré de la hausse des contaminations, notre interlocutrice a indiqué que « de nombreux citoyens s'affolent pour acheter des médicaments sans pour autant être malades et acceptent mal que nous leur refusions la demande, du fait que le stock est limité et est réservé aux patients du Covid-19, spécialement pour certains produits qui nécessitent une ordonnance comme le Plaquenil ». La vitamine C et le Zinc connaissent, quant à eux, une forte demande, a-t-elle souligné, précisant qu'« il faut privilégier les patients Covid qui en ont le plus besoin et qui peinent à s'en procurer notamment du fait que ce sont des médicaments qui peuvent être achetés sans ordonnance ». Intégration des pharmaciens dans les campagnes de vaccination Par ailleurs, la présidente du CRPOS a exhorté le ministère de la Santé à redoubler d'efforts en matière de sensibilisation concernant le respect des mesures barrières, en attendant d'atteindre les objectifs escomptés de la vaccination, appelant à l'intégration des pharmaciens dans cette campagne nationale visant à vaincre le Covid-19. Tout en précisant que le rôle des pharmaciens demeure à titre volontaire dans les vaccinodromes, Mme Moutawakil a indiqué : « Nous souhaitons que ces professionnels de Santé puissent également vacciner contre le Covid-19 pour faciliter l'accès aux vaccins, accélérer la campagne de vaccination et soulager la pression que connaissent certains centres de vaccination ». Car cela, a-t-elle ajouté, nous permettra de profiter des pharmacies qui constituent des établissements sanitaires de proximité et qui épauleront le système de santé du pays dans cette conjoncture exceptionnelle.
Siham MDIJI Repères Vers la mise en place d'une nouvelle politique pharmaceutique La refonte de la politique pharmaceutique fait l'objet d'un débat national, mené par le ministère de la Santé, en concertation avec l'Organisation Mondiale de la Santé et l'ensemble des acteurs du secteur médical. Un débat acté par le coup d'envoi d'une série d'ateliers qui ont commencé vendredi, en présence du ministre de la Santé Khalid Ait Taleb et de tous les représentants des autres ministères, afin de mettre en place une véritable politique nationale du médicament pour la période 2021-2025, laquelle devrait succéder à la stratégie mise en place par l'ex-ministre Houcine El Ouardi.
Marché des Médicaments : la Mission exploratoire épingle le ministère de tutelle
Après des mois d'investigations, les députés de la Mission exploratoire ont rendu leur verdict sur le fonctionnement de la Direction du Médicament et de la Pharmacie et de sa gestion du Covid-19. Le rapport a relevé quelques irrégularités au niveau des procédures d'enregistrement des produits et dispositifs médicaux, soulignant l'autorisation de certains médicaments sans examen de qualité. Le document signale également des traitements de faveur accordés à certains groupes étrangers, au détriment des fournisseurs marocains.