La Chine a promis ce dimanche de prendre les «mesures nécessaires» face à la «répression injustifiée» des Américains contre les entreprises chinoises. Dans un contexte de fortes tensions bilatérales autour du commerce, de Taïwan, de Hong Kong ou encore des nouvelles technologies, l'administration Biden avait annoncé vendredi ajouter 23 sociétés chinoises complémentaires à sa liste noire sur le commerce. Quatorze le sont pour des «violations» supposées des droits de l'homme dans la région du Xinjiang, Washington accusant Pékin d'y «mener une campagne de répression» contre «les Ouïghours, les Kazakhs et les membres d'autres groupes minoritaires musulmans». Parmi les autres sociétés visées, la moitié a été épinglée pour ses liens présumés avec la modernisation militaire de la Chine. «Au mépris des faits, les Etats-Unis utilisent une fois de plus l'excuse des droits de l'homme» pour lancer une «répression injustifiée» contre les entreprises chinoises, a réagi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. «Nous prendrons les mesures nécessaires pour défendre fermement les droits et intérêts légitimes chinois», a-t-il souligné dans un communiqué, dénonçant «une violation grave des règles économiques et commerciales internationales ». Restreindre l'exportation et la réexportation des produits chinois La liste américaine est utilisée pour restreindre l'exportation, la réexportation et le transfert d'articles à des entités soupçonnées d'être impliquées dans des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts des Etats-Unis. Le Xinjiang a longtemps été frappé par des attentats sanglants visant des civils, attribués à des séparatistes ou des islamistes de l'ethnie musulmane ouïghoure. En réaction, les autorités ont imposé une surveillance policière draconienne. Des études occidentales, notamment américaines, basées sur des interprétations de documents officiels chinois, sur des témoignages de victimes présumées et sur des extrapolations statistiques accusent les autorités chinoises de répression contre les Ouïghours. Ces rapports reprochent à la Chine d'avoir arbitrairement interné dans des «camps» au moins un million de personnes, majoritairement musulmanes, d'avoir recours à des «stérilisations forcées» et à du «travail forcé». Pékin dément fermement ces accusations. Washington dénonce un «génocide » et a pris plusieurs sanctions visant les intérêts chinois. Le 24 juin, les Etats-Unis avaient ainsi interdit l'importation de matériaux pour panneaux solaires fabriqués par une société chinoise. Ils avaient déjà bloqué l'importation de produits capillaires, de coton, de pièces informatiques ou de textile fabriqués par des entreprises du Xinjiang.