Coup de théâtre en Algérie. Après le lancement du nouveau procès en appel pour corruption de deux anciens premiers ministres algériens, ayant servi sous le régime d'Abdelaziz Bouteflika, la justice algérienne a convoqué ce dernier en tant que simple témoin dans l'affaire du financement occulte de la campagne électorale 2017 et de manœuvres frauduleuses concernant les suffrages des instances internes du Front de Libération Nationale (FLN). L'ex président algérien est d'ailleurs convoqué dans ce dossier déjà jugé et qui s'était soldé par l'emprisonnement du fils de l'ancien secrétaire général du FLN Skandar Ould Abbès et le député Baha Eddine Tliba, en sa qualité de président d'honneur du FLN. L'ancien président algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui a été poussé à la démission le 2 avril 2019, sous la pression d'un mouvement de contestation antirégime inédit à la suite de l'annonce de sa candidature à un cinquième mandat, a été convoqué lundi, en sa qualité de président du Front de libération nationale, par le pôle financier et économique du tribunal de Sidi M'hamed, la plus ancienne juridiction de la wilaya d'Alger, rapporte le journal algérien « Ach-chorouk ». Cette convocation serait en relation avec le scandale de corruption et de financement occulte de la dernière campagne électorale du président déchu, précise la même source, ajoutant que plusieurs ex-ministres et hauts placés algériens sont également poursuivis concernés par cette affaire, notamment l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal. Les responsables en question seront auditionnés par le juge, en tant que témoins, dans le cadre de l'affaire précitées, dont le «principal suspect» pour le moment est l'ancien ministre de la Solidarité et ex-secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, qui en décembre dernier a été condamné à 8 ans de prison ferme pour «détournement et dilapidation de deniers publics», «conclusion de marchés en violation de la législation» et «abus de fonction». Impliqué dans la même affaire, Ahmed Ouyahia, quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, a également été condamné à 10 ans de prison ferme. Bien que bon nombre de responsables politiques, puissants patrons et hauts fonctionnaires de l'Etat, soient d'ores et déjà derrière les barreaux, l'opinion publique algérienne, insatisfaite du verdict, continue, d'appeler au rejugement.