Suite à la recrudescence des plaintes déposées à la HACA demandant la suspension de séries par différentes associations professionnelles, le régulateur a décidé de rappeler l'importance de la libre création. Ce mois de ramadan a enregistré une augmentation notable des plaintes reçues par la Haute Autorité de Communication Audiovisuelle (HACA), de la part d'associations et organisations professionnelles concernant des œuvres de fiction diffusées sur les chaînes de télévision nationale. Face à cette recrudescence des plaintes, le régulateur s'est fendu d'un communiqué, suite à une réunion du Conseil supérieur de la Communication audiovisuelle où il rappelle que « La liberté de création artistique telle que garantie par la Constitution fait partie intégrante de la liberté de la communication audiovisuelle consacrée par la loi n ° 77.03 relative à la communication audiovisuelle et par la loi n° 11.15 relative à la réorganisation de la Haute Autorité. Ce droit à la liberté doit être garanti tout particulièrement quand il s'agit d'œuvres de fiction ». Pour la HACA, une œuvre fictionnelle ne peut s'accomplir, ni prétendre à une valeur artistique sans une liberté effective à tous les niveaux de la conception de l'œuvre, tant par le scénario, les situations, les scènes, comme par les profils de personnage ou encore les dialogues. « Cet impératif de liberté est encore plus patent lorsqu'il s'agit d'œuvres comiques et parodiques », souligne-t-on du côté du régulateur, avant d'ajouter, « la représentation critique d'une profession concernée dans une œuvre audiovisuelle de fiction ne constitue pas une diffamation telle qu'elle est légalement définie, ni ne comprend nécessairement une intention d'offenser ou de nuire. Elle renvoie en revanche au droit de l'auteur de l'œuvre de faire, en toute liberté, les choix artistiques qui lui conviennent ». Pour les sages de la HACA, les différents associations et fédérations professionnelles ne peuvent exiger que les fictions ne représentent leurs métiers que via des personnages positifs, honnêtes et intègres. Ce qui selon le régulateur reviendrait « à porter atteinte à la liberté des auteurs et des opérateurs ». Le communiqué de la Haute autorité a rappelé par ailleurs, que « la censure a priori ou intervenir à posteriori » pour arrêter la diffusion d'œuvres de fiction ne faisait pas partie de ses attributions. La HACA d'un autre côté a souligné que « la qualité de l'offre de programmes des radios et télévisions nationales publiques et privées reste posée et constitue un réel défi qui ne peut être relevé sans l'engagement de toutes les composantes du système médiatique ». Le régulateur insiste par ailleurs sur le fait que le développement de l'offre médiatique « en phase avec les aspirations de toutes les catégories socioculturelles » demeure un devoir constant des services de radio et télévision comme le dépôt de plaintes par le citoyen auprès de la HACA reste un droit prévu par le législateur.