Après la place Moulay El Hassan, alias Place Piétri, c'est au tour du réaménagement du mythique « Café Maure » de susciter à nouveau la polémique. Quelques mois plus tard, les habitants de la Capitale ont été surpris de voir la destruction quas-icomplète du Café Maure, cet endroit où les riverains se donnaient rendez-vous pour savourer son fameux thé à la menthe tout en profitant de la vue exceptionnelle qu'il donne sur l'océan. Ledit café, situé dans la kasbah des Oudayas et classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est à nouveau au cœur de la polémique. Plusieurs photos accompagnées de commentaires d'incompréhension, de déceptions et d'insatisfactions ont provoqué un vif tollé sur les réseaux sociaux et pour cause : les travaux de réhabilitation, tant attendus, ne sont nullement au goût des Rbatis. « Quel gâchis ! où sont passées ces belles mosaïques typiquement marocaines, le rotin et ses assises tressées? », s'est indigné un internaute, ajoutant que « n'était-il pas prévu qu'il soit reconstruit à l'identique ? ». « Une polémique exagérée » La reconstruction de ce site historique s'est faite à l'identique, certes, avec quelques améliorations, mais tout en préservant son aspect andalou qui se distingue par ses zelliges et ses encorbellements en bois de cèdre, a indiqué à « L'Opinion », Abdelkrim Bennani, Président de l'Association Ribat Al Fath. « Nous avons veillé à ce que tous les travaux soient faits à l'identique, tout en gardant les véritables composantes structurelles et architecturales originelles du lieu », a-t-il fait savoir, affirmant que « le Zelij, ses couleurs ainsi que ses dessins sont absolument les mêmes, peu importe qu'il soit nouveau ou ancien ». M. Bennani a souligné que les travaux du sol sont encore en cours de finalisation, mais les internautes montent déjà au créneau avant même de voir le résultat final. Embellissement de la ville lumière Le programme de réhabilitation de l'ancienne médina de Rabat, inscrit dans le cadre du plan de développement « Rabat ville lumière, capitale marocaine de la Culture », prévoit plusieurs projets dont certains ont été achevés. Il en est ainsi des projets de traitement de la rue Lagza, de l'avenue El Marsa, de la restauration des murailles de la Kasbah des Oudayas, d'aménagement de terrains de sport de proximité au niveau de Bab Chellah, de la construction d'une galerie commerciale et de la consolidation de la falaise d'El Mellah. D'autres projets sont en cours de travaux, notamment l'aménagement des places publiques. Pour rappel, l'intervention sur le Café Maure s'intègre dans un projet global de mise en valeur de la Kasbah des Oudayas englobant remparts, portes monumentales, musées de la parure, jardin andalou et bien d'autres. Siham MDIJI L'UNESCO réagit La question relative à la destruction du Café Maure, classé au patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) depuis 2012, a fait réagir l'Organisation onusienne. Via son Centre du patrimoine mondial, l'UNESCO avait adressé une correspondance, en date du 17 juillet dernier, à l'ambassadeur du Maroc auprès de cet organisme onusien, Samir Addahr, où elle avait nié le fait d'être informée ou consultée à propos dudit projet visant une future reconstruction du lieu. La directrice du centre susmentionné, Mechtild Rössler, avait indiqué que « conformément au Paragraphe 174 des Orientations devant guider la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial, nous vous adressons ces informations afin de nous permettre de vérifier, avec vos autorités concernées, leur contenu».