Les histoires d'étudiants durement affectés par la fermeture des internats, aussi bien sur le plan académique que sur les plans social et personnel, sont devenus de plus en plus redondantes. Conséquemment, plusieurs associations d'étudiants d'écoles d'ingénieurs situées à Rabat ont annoncé leurs volontés d'entrer en grève. À l'instant de la mise en ligne de cet article, trois écoles ont déjà annoncé des grèves qu'ils mèneront tout au long de la semaine en cours et de la semaine prochaine. Il s'agit de l'Ecole Nationale de l'Industrie Minière (ENIM) dont les étudiants entreront en grève les 8, 9 et 10 mars, de l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA) qui prévoit sa grève de trois jours à compter du jeudi 4 mars et de l'association d'étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure d'Informatique et d'Analyse des Systèmes (ENSIAS) qui ont entamé leur grève ce mercredi 3 mars pour l étendre jusqu'au 6 mars. Aussi, une source proche de dossier nous informe que bon nombre d'écoles d'ingénieurs Rbaties entendent suivre ce mouvement, et prévoient une grève de trois jours, programmée à partir du lundi 8 mars et encadrée par la Coordination Nationale des Elèves Ingénieurs Marocains (CNEIM). Des grèves que nous avions auguré sur les colonnes de l'Opinion, après la grève des étudiants de six écoles d'ingénieurs, encadrée par la CNEIM en fin octobre, et la récente grève des étudiants de l'Institut National des Postes et des Télécommunications (INPT), qui a duré plus d'un mois. Rappelons également que les associations d'élèves de cinq écoles d'ingénieurs, situées à Rabat, se sont unis le 22 février pour exprimer, dans une déclaration conjointe, leurs refus de la situation actuelle. Dans la déclaration en question, les associations des étudiants de ces écoles annonçaient « le début d'une nouvelle phase de coordination pour établir un programme de lutte unifié qui sera adopté à partir du deuxième semestre », et soulignaient qu'ils étaient « pleinement résolus à poursuivre notre lutte jusqu'à l'accomplissement de nos principales revendications, à savoir l'ouverture des internats et l'adoption du système d'enseignement en présentiel ». Il va sans dire que les arguments de ces jeunes ingénieurs en herbe sont solides. Il s'agit d'abord de l'absence de l'égalité des chances entre les écoles précitées et les écoles supérieures de Casablanca, ainsi que les instituts privés qui ont été autorisés à accueillir leurs élèves dans les classes et dans les internats. Il s'agit également des difficultés de suivre une formation d'ingénieur digne du nom en adoptant l'enseignement à distance.