The Great Debaters Morocco,compétition nationale de débats qui opposent des étudiants issus de diverses écoles et universités marocaines revient cette année à l'école nationale de l'architecture (ENA), pour la quatrième année consécutive. C'est le samedi 21 avril que seront départagés les meilleurs orateurs, qui ne sont pas de beaux parleurs, mais de bons parleurs ! Inspirée du film américain The Great Debaters qui a pour vedette l'acteur Denzel Washington, la compétition remise à la sauce marocaine part d'un principe simple. « Les équipes auront, chacune, à piocher parmi une liste de sujets établie à l'avance par les organisateurs. Une fois le sujet pioché, à elles de le défendre »,explique Zineb Latafi, présidente de l'Association générale des étudiants de l'Ecole nationale d'architecture (AGEENA). A chaque étape de la compétition, deux équipes seront confrontées, dans une bataille de mots qui durera quatre minutes chacune. « Pour » ou « contre » Jusque-là, la prise de parole ne paraît pas insurmontable. Cependant, le défi se corse lorsque l'on apprend la seconde règle de la compétition. Les étudiants engagés dans cette course à la persuasion devront également piocher entre une feuille « pour » et une « contre ». « A titre d'exemple, si un étudiant pioche « peine de mort », et « pour », il devra convaincre le jury en proposant des arguments en faveur de la peine de mort. Quand bien même lui serait contre », détaille Zineb Latafi. A l'image d'un tournoi de tennis, les équipes, issues de 44 écoles de tout le pays, seront départagées au fil de plusieurs tours qui mèneront deux d'entre elles à la finale. Seule différence avec un tournoi sportif, celui-ci ne durera qu'une seule journée, qui débutera dès 8h30. Pas de sujets tabous Une liste de 46 sujets a été arrêtée par les organisateurs. Le Soir échos a pu se la procurer, et autant dire que le tabou n'a pas sa place dans The Great Debaters Morocco. Polygamie, l'éducation tue la créativité, la ségrégation sociale, la peine de mort, le festival Mawazine, la légalisation du cannabis, ou encore le don d'organes. Autant de sujets polémiques qui, s'ils sont évités par certains politiciens, seront décortiqués par les étudiants qui devront sortir leur langue de leur poche pour espérer atteindre la finale. Un jury multidisciplinaire sera chargé de départager les équipes engagées dans la compétition. Il sera composé de professeurs de l'enseignement supérieur, de spécialistes en communication, mais aussi de coachs professionnels. Cette année, les écoles partenaires de l'ENA seront l'école nationale de l'industrie minérale (ENIM), l'Institut national des postes et télécommunications (INPT), le Conseil des étudiants en Pharmacie(CEP), l'école des sciences de l'information (ESI), ainsi que l'école nationale supérieure d'informatique et d'analyse des systèmes (ENSIAS). Tout part d'une idée ! C'est dans une chambre d'internat de l'ENIM qu'est née l'idée de The Great Debaters Morocco, au cours d'une discussion entre camarades de classe. Ces étudiants inspirés ont ensuite su convaincre le Club Artistique de leur école, et c'est ainsi que la première édition a pu voir le jour. C'était en mars 2009. A l'époque, seules huit institutions relevaient le défi. L'année suivante, la compétition a réuni 18 établissements, puis une trentaine en 2011. Ce samedi 21 avril, ce sont 44 établissements de l'enseignement supérieur qui se sont inscrits pour participer à un événement qui continue à prendre de l'ampleur.