Le régulateur britannique a approuvé, mercredi, le vaccin «AstraZeneca». Une décision qui donne l'espoir d'un lancement imminent de la campagne de vaccination au Maroc. Après l'approbation des deux vaccins anti-Covid de Sinopharm, par le régulateur chinois, l'agence britannique du médicament (MHRA) a donné son feu vert mercredi au vaccin développé par le groupe britannique AstraZeneca avec l'université d'Oxford. Une nouvelle réjouissante pour le Maroc qui a acquis 65 millions de doses des deux vaccins et qui a choisi d'attendre l'approbation de leurs pays d'origine, soit le Royaume-Uni et la Chine, avant de lancer sa propre campagne de vaccination. Le feu vert du régulateur britannique « fait suite à des essais cliniques rigoureux et à une analyse approfondie des données par des experts de la MHRA, qui a conclu que le vaccin répondait à ses normes strictes de sécurité, de qualité et d'efficacité », a indiqué le porte-parole du ministère britannique de la Santé, dans un communiqué. Les deux vaccins pourraient donc être déployés dans le marché vers le 1er janvier 2021. Le Maroc qui n'attend plus que les deux producteurs obtiennent «des autorisations d'utilisation d'urgence» pour commercialiser les vaccins, a déjà mis en place «tout le dispositif logistique nécessaire pour réussir cette campagne», selon le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb. Quelque 2.900 stations de vaccination, un système informatique pour assurer le suivi des personnes vaccinées, des camions de conditionnement au point... En toute vraisemblance, le package est prêt. Néanmoins, le détail du déroulement de l'opération n'est pas encore tiré au clair ! Le dilemme des ressources humaines Devant la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des Représentants, Khalid Ait Taleb avait annoncé que plus de 25.600 ressources humaines seront mobilisées, dont 4053 médecins et 10.468 infirmiers aussi bien du public que du privé. Ces derniers vont inoculer de 150 à 200 doses par jour. Ils seront répartis sur 2867 centres de vaccination, dont 838 dans le milieu urbain et 2029 dans le milieu rural, où seront accueillis les citoyens. Pour ce qui est des zones enclavées ou lointaines, elles seront servies par des unités mobiles, selon le ministre. Cela dit, la campagne vise la vaccination de 25 millions de personnes, soit 80% des citoyens de plus de 18 ans, en trois à quatre mois. Il faut donc assurer près de 600.000 actes vaccinaux par jour pour atteindre l'objectif fixé. Ainsi, si l'opération requiert 5 min/par dose, les vaccinateurs doivent travailler environ 14 heures non-stop, une masse horaire qui pèsera lourd sur un corps médical déjà terrassé par les neuf mois de Covid. Contacté par nos soins Dr Allal Amraoui, Chirurgien, député istiqlalien, nous confie «qu'il y a une grand différence entre les prévisions et la réalité du terrain», ajoutant que «chaque province va travailler en fonction de ses moyens, notamment en termes de logistique et de ressources humaines. Certaines d'entre elles auront du pain sur la planche du fait qu'ils auront un important afflux de personnes, tandis que d'autres seront plus allégées». Néanmoins, M. Amraoui estime que le Maroc est prêt à démarrer la campagne à tout moment, précisant «que l'approbation des vaccins chinois et britanniques, se profile comme une lueur d'espoir pour les Marocains». Et d'ajouter qu'au fil des années le Royaume pu accumuler une certaine expérience sur laquelle il va s'appuyer pour mener la campagne actuelle. En effet, bien que la campagne anti-Covid soit la plus importante jamais réalisée par le Maroc et que sa concrétisation paraisse difficile, il n'en demeure pas moins que le Royaume a déjà réussi des prouesses en la matière, notamment en 2013 où il a réussi à vacciner contre la rougeole 11 millions de personnes en seulement quatre semaines. L'optimisme est donc de mise.