À défaut de pouvoir rester, Donald Trump triomphe en emportant dans ses bagages l'accord entre Israël et le pays le plus propalestinien, ainsi que la reconnaissance de la marocanité de tout le Sahara (atlantique) par les USA. En soulignant que le Maroc a été le premier pays à reconnaître les Etats Unis d'Amérique en 1777, Trump présente la chose comme un grand remerciement 243 ans plus tard. Au vu des manifestations de joie à Laâyoune et en Israël, on se demande pourquoi un tel bouleversement n'a pas eu lieu avant. Certes, il a fallu que la junte militaire algérienne, corrompue, démontre, par sa gestion du peuple algérien, et la séquestration des camps de Tindouf, que les peuples lui importaient si peu. Il a fallu que la façade milicienne des généraux algériens, le Polisario, se comporte en brigands des quatre-chemins à Guerguarat, et tente d'affamer la Mauritanie, pour que le monde réalise que l'idéal en quoi l'Algérie voulait faire croire depuis 45 ans était un gros mensonge. Mais surtout, il a fallu que les pétrodollars du voisin de l'est fondent comme neige au soleil, et ne puissent plus lui permettre d'acheter des ralliements, et camoufler ses visées et pratiques, sous des maquillages très honorables.
Mais que fait la France, à travers les médias financés par l'Elysée ? Le président Macron a déclaré ouvertement qu'il ferait tout son possible pour soutenir le « courageux Tebboune », aux grands dépits du peuple algérien. Pourquoi France 24 continue-t-elle à reprendre des thèses algériennes, par exemple d'un 1/3 de Sahara libéré par le front Polisario, pour désigner le no man's land administré par la Minurso ? Pourquoi souffle-t-elle avec insistance que cette décision US va augmenter les tensions dans la région ? Alors que le Maroc vient de prendre une assurance contre les menaces de guerre quasi-quotidiennes de l'Algérie, sans parler de son changement de constitution permettant à l'armée algérienne de sortir hors de ses frontières. Et si la France avait joué double jeu depuis le début, dans l'histoire du Sahara. Comme lorsqu'elle a soulevé les tribus à encercler le sultan Moulay Hafid à Fès, pour s'envoyer un faux télégramme d'appel à l'aide, et lui imposer la signature du protectorat en 1912. C'était la « pénétration pacifique » de Jean Jaurès et de Saint-Aulaire. Y a-t-il un « néocolonialisme pacifique » ? Est-ce que la France va avouer un jour comment elle a balkanisé l'empire chérifien, entrainant dans son sillage l'Espagne, qui pourtant laissait prier le Vendredi au nom du sultan, malgré la déportation de Mohamed V. Est-ce Franco ou la France qui a utilisé l'Algérie en sous-main, pour garder la région sous sa coupe, et ne pas avoir en face un Maroc apte à se défendre et à la concurrencer en Afrique ?
La France, joue-t-elle le célèbre proverbe marocain, de passer la nuit avec les voleurs, et de se réveiller avec les propriétaires ? Professeur Aziza Benkirane