Salut, votre rubrique reprend du poil de la bête après les vacances d'hiver où les faits divers n'ont pas manqué pendant notre absence. Pour 2011, les événements ont démarré sur les chapeaux de roue. Un début chargé comme on n'en voit pas toujours en janvier. La chaîne « France 24 » qu'il fallait lancer, il y a longtemps, quand les chaînes anglaises à l'aise dans toutes les langues ratissaient large. Mais bienvenue à «France 24 » qui a boosté le mot France qu'on voit autrement. C'est pas le paternalisme de « TV5 » et sa Françafrique comme aurait dit le pauvre Houphouët Boigny qui se retournerait dans sa tombe s'il voyait son pays partagé entre Ouattara et Laurent Gbagbo qui se fait beau dès que les caméras sont là. 2011 a démarré en trombe avec la énième guerre d'Algérie qui ne laisse personne au Maghreb indifférent. Mais ce n'est pas tout le Maghreb qui connaît un malaise social et une impasse politique, comme l'a titré le journal « Le Monde » à la une. Au Maroc, calme dans l'ensemble, c'est une autre paire de manches. On peut rêver d'un Maghreb, mais il y a des différences quand même entre les Marocains, les Algériens et les Tunisiens. Continuons cependant à regarder la télévision. stop. Les bureaux de la CIMR à Rabat, c'est un deux-pièces - cuisine dans un appartement à l'Agdal dans un immeuble cossu avec heureusement un ascenseur propre et en marche. Mais le vendredi matin, quand le responsable du bureau est à Kénitra en mission, il n'y a personne pour signer une domiciliation. La préposée qui fait tout, qui reçoit les retraités bien traités, nous dit la propagande, répond au téléphone quand ça lui chante, vous dit : revenez lundi… et tant pis pour ceux qui veulent récupérer ce document signé avant de partir en week-end. stop. Renault a été victime d'espionnage. Du coup, même le personnel de Flins d'où est sorti la Kangoo ou des Yvelines où on a fabriqué la Berline boycottée par Mc Larren, ont été émus par les Chinois qui espionnent tout. Mais y a-t-il des constructeurs qui ne pratiquent pas d'espionnage économique ? A la guerre comme à la guerre et qu'on ne la joue pas en bémol. On connaît un peu les accords de base sans dire baze à Sidi…stop. Quelle idée d'installer des petits palmiers dans des grands pots au bas de la baie vitrée au rez-de-chaussée du Crédit Agricole, ex-BNDE ? Le jardin au bas de l'immeuble est bien entretenu avec des plantes qui font plaisir. Il ne faut pas donc en rajouter. La verdure « bel Kiass » sans superflu. A suivre. stop. Faute de grives, on mange des merles. Ils sont motorisés mais ils ne roulent pas sur l'or. Ne pouvant pas s'offrir la daurade aux amandes, des crustacés, des papillotes de saumon au roquefort ou encore un filet de colin sauce mandarine – qu'on ne trouve pas au restaurant la Mandarine – dans le restaurant de la Marina, des familles vont à Sidi Moussa pour s'offrir de la friture à 30 dh ! dans un décor aussi moche que dans les gargotes de Mehdiya. Sidi Moussa qui donne sur la mer est négligé. La ville de Salé le considère comme un bidonville avec vue sur l'océan. Dommage. stop. Faudel, le jeune chanteur qui a soutenu Sarko avec Mireille Mathieu, la cantatrice des années Pompidou, a soutenu avec courage la marocanité du Sahara. Du coup, on a lu ici et là la prise de position claire et sans ambiguïté de ce jeune prince du raï. Toute la presse en a parlé comme s'il était le seul à soutenir la revendication nationale qui fait l'unanimité. En réalité, ça serait malheureux s'il n'y aurait que Faudel qui sort du lot et qui parle avec des mots vrais au lieu de se contenter de s'entourer du drapeau marocain en chantant « Moul Koutché » ou « Aïcha »… Il faut savoir qu'en Algérie il y a beaucoup de gens, aussi bien du peuple que de l'élite politique, économique ou culturelle qui pensent que le Sahara est marocain et qu'il ne peut pas être autrement. Mais merci tout de même à Faudel d'avoir dit haut ce que beaucoup pensent tout bas. stop. Les magazines dont on a rêvé juste après l'indépendance se bousculent dans les kiosques de Zenata, à la place Ibn Sina en passant par Val Fleuri. Il y en a tellement qu'on n'arrive plus à les compter. Avec du papier glacé, ces magazines du Maroc, qui évoquent plutôt les magasins puisque les rubriques publicitaires dépassent de loin le rédactionnel, donnent l'impression d'être dans un kiosque de la rue de la Pompe ou au Drugstore de l'Opéra ! Que du glamour où le Maroc apparaît comme un pays de rêve où il faut y vivre. Le dernier en date, «Ziriab», toujours sur papier agréable au toucher, fait croire qu'il s'agit d'un périodique culturel. Là encore, Ziriab Abou Al Hassan Ali Ben Nafi qui a vécu à Baghdad, Cordoue et Kairouan, qui méritait mieux, peut se retourner dans sa tombe. On n'y parle que des montres à 10000 dirhams et des bagnoles dont on peut juste rêver. Y a du fric à faire dans la presse chic. stop. Il a disparu en laissant une adresse mythique qui a tenu le haut du pavé depuis les années 60. Mathieu Benenatti, figure de proue du vieux Ribat, est mort la nuit de Noël, comme si ce vieux loup, un Sicilien de Rabat, ne voulait pas quitter ce bas monde sans faire parler de lui. Le créateur de la Dolce Vita et de la Mamma, avait un franc-parler qui étonnait à l'heure où des rbatis de toutes confessions religieuses préféraient la langue de bois. C'est un restaurateur – il était le doyen de la profession à Rabat – comme on n'en verra plus. Des gens de sa trempe - musulmans, chrétiens, juifs ou orthodoxes - ont marqué la profession. On n'entendra plus Matee hurler derrière son personnel, en particulier Jogo Moyal, Nadir exilé au Canada et autres Abed, craignant de le voir entrer dans une colère folle. Le jour de l'enterrement, un journaliste qui l'a bien connu a dit à son fils Sandro : «J'ai longtemps discuté avec votre père à la Dolce Vita, mais j'ai toujours eu un peu peur de lui». Sandro qui a répondu : «Il nous faisait tous peur…». Repose en paix après une vie au pas de course et un tempérament de feu. stop. Autre disparition en cette fin 2010, sur laquelle nous reviendrons, celle de Abdellatif Azhar, qui ne ratait jamais un «Télégramme», qui maîtrisait les mots croisés et qui lisait «Le Monde» qu'un voisin lui refilait. Hexagone. Jean-Marie, plein de crasse, devait passer ce lundi 10 janvier sur «Radio Classique». On suppose qu'il va parler de Wagner ou de Berlioz, peut-être de Yvette Orner… Il n'y a que Guillaume Durand et Gérard Darmon pour inviter un pareil type. A ce rythme, Le Pen sera bientôt chez Drucker entre Coffe et autre bob… Durand Durand et Darmon n'ont pas de complexe avec le grand manitou qui se présente maintenant sous la gueule d'un toutou. Rira bien qui rira le dernier… stop.