Après une absence de près de deux mois suite à son hospitalisation en Algérie puis en Allemagne à cause du Covid selon la version officielle, le président algérien Abelmadjid Tebboune a choisi le moyen de communication décidément en vogue de Twitter pour réapparaître sur les radars. Lors d'une série de trois tweets où il semblait visiblement amaigri et amoindri, il a annoncé un prochain retour dans son pays au terme de deux à trois semaines de convalescence. Au moment où les jaloux et les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume s'attendaient à entendre de sa part des propos remplis de rages et de haines suite à la nouvelle victoire diplomatique du Maroc, le président n'a fait qu'effleurer les développements récents au Sahara, avec un sens remarquable de la retenue qui s'explique sans doute par son état de santé alarmant dont témoigne sa maigreur excessive et son souffle court. Certainement, pour dater sa réapparition, le président algérien a précisé que celle-ci intervient au lendemain du 1er anniversaire de sa victoire électorale à l'issue d'un scrutin présidentiel boudé par les Algériens. Agé de 75 ans et en proie à un mal qui semble encore le ronger, Tebboune a promis d'être de retour parmi son peuple «dans les plus brefs délais». Avec une voix affaiblie, il a déclaré qu'il suit «quotidiennement, et parfois heure par heure quand cela est nécessaire, ce qui se passe au pays», assurant qu'il donne «quand il le faut, des instructions à la présidence». Ce message vidéo probablement tourné en Allemagne, pays où le président est censé être hospitalisé, a été décortiqué par des médias locaux dont le site Algérie Part qui s'est aventuré dans un diagnostic à distance de son état de santé. Il en ressort que le virus aurait touché partiellement le système nerveux du Président, et ce, du fait qu'il peut à peine bouger son visage du côté gauche. La même source précise que Tebboune aurait fait l'objet de plusieurs séances de rééducation intensive pour gérer les conséquences de l'infection COVID-19 sur son système neurologique. Rappelons que dès le 24 octobre, le président, grand fumeur, s'était mis volontairement à l'isolement après avoir été en contact avec des responsables contaminés par la maladie du Covid-19. Il a ensuite été admis le 28 octobre dans l'un des plus grands établissements spécialisés d'Allemagne après avoir contracté le virus. L'absence du chef de l'Etat a replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Frappé par un AVC en 2013, ce dernier avait continué, impotent et aphasique, à assumer la charge présidentielle avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le Hirak. En cas de maladie ou de démission du président, il revient normalement au Conseil constitutionnel de constater l'état d'empêchement du chef de l'Etat. C'est le président par intérim du Sénat, en l'occurrence Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, qui assure l'intérim pendant une période maximale de 90 jours, en attendant l'élection d'un nouveau président. Cela dit, parmi les dossiers les plus brûlants qui nécessitent la présence physique de Tebboune dans son pays, la promulgation de la nouvelle constitution du pays et la validation de sa loi de finances 2021, ne sauraient souffrir aucun ajournement supplémentaire.