En dépit de la crise sanitaire, Casa Events et Animation tient la cinquième édition de Casamouja du 20 novembre au 30 décembre. Ainsi, la ville blanche verra ses murs s'embellir avec des fresques murales réalisées par des artistes essentiellement locaux. La scène artistique du Royaume se développe de plus en plus, particulièrement en ce qui concerne le street art. Cette année, malgré l'annulation excessive des événements culturels, Casamouja lance encore une nouvelle édition avec l'objectif de démocratiser l'art et la culture dans l'espace public et de favoriser l'embellissement des rues de la métropole dans un contexte sanitaire marqué par l'inquiétude et la peur. C'est à travers une explosion de couleur que les « street artistes » laissent s'exprimer leur créativité en proposant aux Bidaouis des fresques murales attractives, expressives et harmonieuses. Vers un «patriotisme artistique» La société de développement local Casablanca Events et Animation a choisi d'organiser une édition 100% marocaine sous le thème «Espoir, citoyenneté et fierté d'appartenance», un thème dont chaque mot a un sens profond et renvoie particulièrement aux périls de la situation sanitaire traversée par le Royaume. «Nous souhaitons apporter un message d'espoir dans le quotidien des Casaouis à travers des œuvres inspirantes», lit-on dans un communiqué, «nous tenons ainsi à rendre hommage aux acteurs de terrain qui participent chaque jour à la lutte contre ce virus». Contacté par « L'Opinion », Rami Fijaj, chef de projets culturels à Casablanca Events et Animation a souligné que «cette édition 100% locale permet de mettre en avant des artistes marocains talentueux qui se dirigent de plus en plus vers le street art. C'est également une opportunité pour leur donner de la visibilité et pour prouver qu'ils sont capables de réaliser des fresques monumentales de qualité en faisant parler la force de leurs pinceaux». Il a ajouté, dans ce sens, «nous souhaitons réaliser des œuvres purement marocaines qui font ressortir les traits de notre histoire, patrimoine et culture diversifiée». Des ateliers virtuels au cœur du programme M. Fijaj nous a déclaré qu'en parallèle de la réalisation de fresques murales, des ateliers virtuels seront «diffusés sur les réseaux sociaux de Wecasablanca sous forme de capsules qui permettront la rencontre entre les amateurs d'art et les artistes. Ces derniers les initieront aux techniques de base ainsi qu'aux matériaux à utiliser pour faire du graffiti ou pour commencer une petite œuvre chez soi.. etc». Un webinaire qui traitera de la question du «street art au Maroc» sera également organisé. Il réunira les porteurs de projets au niveau national afin d'échanger sur leurs expériences respectives pendant la pandémie et les bonnes pratiques permettant d'encourager les synergies entre les différents acteurs. Une fresque en hommage au personnel soignant La première réalisation de street art Casamouja, signée Senzoclouds et Abid, a déjà ému la Toile, suscitant ainsi moult commentaires élogieux sur cette œuvre qui dit plus que mille mots. Celle-ci, visible sur la place El Yassir au quartier Roches Noires à Casablanca, est «un hommage au corps soignant qui se bat contre ce virus vicieux depuis le début de la pandémie», a indiqué M. Fijaj. «Cette année, nous ambitionnons de battre le record en réalisant 33 fresques pour donner du «peps» à la ville blanche», a-t-il expliqué, notant que «nous avons presque fini la 3ème œuvre et sommes sur 8 autres chantiers en parallèle, dont une à Salmia 2, à Sidi Othmane, ou encore à Hay Mohammadi». Le chef de projets culture a conclu en mentionnant que «certaines créations seront bientôt dévoilées». Siham MDIJI