Le Maroc occupe la 96ème place du classement général de l'Indice de prospérité de Legatum Institute sur 167 pays. La première position mondiale revient au Danemark. Selon les conclusions de la 14ème édition de l'Indice de prospérité 2020, publiée le 16 novembre, sur la base de l'évaluation de douze critères, dont la sécurité, la liberté personnelle, la gouvernance, le climat de l'investissement, l'infrastructure, l'éducation, la santé..., le Maroc se classe à la 96ème place. En comparaison à l'année précédente, le Royaume, qui occupait la 100ème position, a gagné 4 places dans le classement mondial. « Depuis 2010, le Maroc a progressé de 4 places dans le classement », précise l'ONG britannique.
« Le Maroc est le plus performant dans les conditions d'accès au marché et d'infrastructure et d'entreprise, mais il est le plus faible en capital social. La plus grande amélioration par rapport à il y a dix ans concerne les conditions d'entreprise », souligne la même source.
En matière d'accès au marché et infrastructures, le Royaume a progressé de 13 rangs pour se positionner à la 58ème place, en raison de l'amélioration significative de ses infrastructures, en particulier son marché concurrentiel de la téléphonie mobile, qui a favorisé l'accès à Internet de haute qualité, explique-t-on.
Le Maroc affiche, également, les meilleures performances pour son environnent de l'investissement. Dans ce sillage, le Maroc a progressé de 19 places depuis 2010 pour se situer au 65ème rang suite aux réformes importantes mises en œuvre pour renforcer les droits de propriété intellectuelle et la protection des investisseurs.
Autres performances observées : 61ème rang pour les conditions aux entreprises, 68ème pour la sûreté et sécurité, 91ème en matière de gouvernance et 91ème pour la gouvernance.
Le Maroc, 103ème en matière de santé
Le Maroc est, toutefois, en mauvaise posture quant aux critères de la Santé (103ème), de l'Education (113ème), des libertés individuelles (119ème), de l'environnement naturel (126ème) et du capital social (164ème).
Au niveau arabe, le Maroc est en 9ème position, derrière les Emirats arabes unis (42èmemondiale), le Qatar (45ème), Bahreïn (56ème), le Koweït (58ème), Oman (66ème), l'Arabie saoudite (71ème) et la Jordanie (86ème).
Au Maghreb, le Maroc est champion, devançant la Tunisie (99ème), l'Algérie (108ème), la Libye (149ème) et la Mauritanie (154ème).
En somme, Legatum Institute, un groupe de réflexion basé à Londres, souligne, que 19 pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ont vu leur classement s'améliorer grâce au développement de l'infrastructure de télécommunication. « ...l'ensemble des 19 pays de la région se sont considérablement améliorés, avec le nombre moyen d'abonnements à large bande par habitant a presque quadruplé au cours de la dernière décennie. L'Iran (79ème) est exemplaire à cet égard, 70% de la population utilisant désormais l'Internet, contre 12% en 2010 », souligne la même source.
L'éducation a également connu une amélioration constante dans la région MENA surtout en Jordanie (97ème). « Pour la plupart des pays, cela est dû à une amélioration de l'enseignement supérieur, avec des taux d'inscription la région est passée de 32% à 44% depuis 2010. D'autres pays, comme le Maroc (113ème) qui a vu des améliorations dans d'autres niveaux. Le taux d'achèvement des études secondaires a augmenté dans le pays de 43% à 62% dans le même laps de temps », fait savoir toujours l'ONG britannique.
Le Danemark, pays le plus prospère
Dans l'ensemble, l'indice montre que, le Danemark est le pays le plus prospère du monde, suivi de la Norvège et de la Suisse. Depuis 2010, le Danemark a progressé d'une place dans le classement. Le pays est le plus performant en matière de capital social et de conditions de vie, mais est le plus faible en matière de sûreté et de sécurité. La plus grande amélioration par rapport à il y a dix ans est survenue dans la santé.
L'Amérique du Nord reste la région la plus prospère, suivie de l'Europe occidentale et de l'Europe orientale. Au bas du tableau, on trouve la Somalie (163ème), le Tchad, le Yémen, la République centrafricaine et Soudan du Sud arrivent en bas d'échelle. Dans son rapport, Legatum Institute conclut qu'au cours de la décennie précédant la Covid-19, la prospérité mondiale n'a cessé d'augmenter, grâce à l'amélioration de l'expérience vécue par les gens et à des économies plus ouvertes.
Elle conclut aussi que l'expérience vécue par les gens s'est améliorée grâce à une meilleure éducation et à de meilleures conditions de vie dans toutes les régions. La santé s'est également améliorée dans toutes les régions, à l'exception de l'Amérique du Nord. L'ONG britannique déduit également que les économies sont devenues plus ouvertes, grâce à l'amélioration des infrastructures de communication et de transport, au renforcement des droits de propriété, à une meilleure protection des investisseurs et à un meilleur accès au financement. Autre conclusion tirée : L'amélioration du capital social a également contribué à l'augmentation de la prospérité mondiale, mais la poursuite de l'amélioration de la prospérité a été freinée par la gouvernance et la stagnation de la liberté personnelle.
Un manque de contestabilité sur les marchés nationaux et des restrictions étendues à l'investissement international freine l'ouverture des économies dans certaines parties du monde. L'amélioration de la prospérité mondiale au cours des 12 derniers mois n'a pas suivi le rythme des deux années précédentes, alors que l'Asie-Pacifique et l'Europe occidentale ont stagné et que l'Amérique du Nord s'est légèrement détériorée. L'indice montre, enfin, que, sur les 167 pays inclus dans l'Indice de cette année, 147 ont vu une amélioration de leur prospérité depuis 2010.
Les indicateurs utilisés dans l'Indice sont organisés en 12 piliers qui sont regroupés en trois domaines essentiels à la prospérité : Sociétés inclusives (sûreté et sécurité, liberté personnelle, gouvernance et capital social), économies ouvertes (environnement d'investissement, conditions de l'entreprise, accès au marché et infrastructure, et qualité économique) et personnes habilitées (conditions de vie, santé, éducation et environnement naturel). A. CHANNAJE Le Maroc dans la catégorie de « développement humain moyen » Dans le rapport du PNUD de 2019 sur le développement humain, le Maroc figurait au 121ème rang parmi 189 pays. Un rang que le Royaume doit à un indice de développement humain (IDH) à 0.676. Une note qui classe le Royaume dans la catégorie de « développement humain moyen». « Entre 1990 et 2018, l'IDH du Maroc a progressé de 0.458 à 0.676, soit une hausse de 47,7%», expliquait le rapport. Le score du Maroc dans le développement humain des femmes est de 0,603 contre 0,724 pour les hommes. Ces deux scores sont utilisés pour calculer un indice de développement du genre (IDG). Dans ce dernier, le Maroc a obtenu un score 0,833 qui le classe dans la catégorie des pays ayant un niveau de développement humain très inégalitaire entre les hommes et les femmes. La Tunisie et l'Algérie sont également catégorisées parmi les pays les plus inégalitaires.