L'Ethiopie a annoncé mercredi le lancement d'opérations militaires dans la région du Tigré, où le gouvernement local a attaqué des troupes fédérales selon le Premier ministre Abiy Ahmed. Le Tigré, situé dans le nord de l'Ethiopie, a organisé en septembre des élections régionales malgré le désaccord du gouvernement d'Addis Abeba, qui a jugé ce scrutin illégal. Les tensions se sont accentuées ces derniers jours, chaque partie accusant l'autre de vouloir déclencher un conflit armé. Selon Billene Seyoum, la porte-parole d'Abiy Ahmed, les troupes fédérales ont entamé des opérations dans la région, où un état d'urgence de six mois a été déclaré. Addis Abeba accuse le Front populaire de libération du Tigré d'avoir tenté de voler de l'équipement militaire aux forces fédérales stationnées dans la région. "La dernière ligne rouge a été franchie avec ces attaques dans la matinée et le gouvernement fédéral est donc contraint à la confrontation militaire", a déclaré le gouvernement dans un communiqué. Le gouvernement local a affirmé que le Commandement Nord de l'armée fédérale avait fait défection en sa faveur, ce qu'a démenti Billene Seyoum. La classe politique dirigeante éthiopienne a longtemps été dominée par des responsables originaires du Tigré après la chute du dictateur Mengistu Haïle Mariam en 1991, mais Abiy Ahmed les a mis à l'écart depuis son accession au pouvoir en 2018. La population du Tigré représente 5% des quelque 109 millions d'habitants éthiopiens mais la région est plus riche et plus influente que les huit autres régions du pays.