C'est un dynamisme sans précédent qu'a connu le secteur des TPME : une forte création d'entreprises et un chiffre d'affaire en hausse. C'est ce qui ressort du rapport, première du genre, de l'Observatoire marocain en charge de cette catégorie d'entreprises. La digitalisation s'impose plus que jamais pour une plus grande visibilité. A la lecture du rapport de l'Observatoire marocain de la très petite et moyenne entreprise (OMTPME), pour l'année 2018, on peut affirmer que tous les indicateurs sont restés au vert. Puisque plus de 98.000 entreprises ont été créées au cours de l'exercice cité, dont plus de 46.000 personnes morales (PM). Ces dernières ont vu également leur nombre augmenter de 13,2% contre seulement 1,8% en 2017, peut-on lire dans ce document, premier du genre. Mieux, les TPME ont généré un chiffre d'affaires (CA) de 586 milliards de dirhams (MMDH) en 2018, soit une part de 36,7% du CA global des entreprises personnes morales actives (EPMA). On note aussi, dans le même rapport, que le nombre des radiations d'entreprises au Maroc a baissé de 1,8% à 5.587 en 2018, contre une hausse de 10 % une année auparavant, même si toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Ainsi, la ventilation régionale de ces radiations révèle la prédominance de la région de Casablanca-Settat. A elle seule, elle concentre 35% du total des radiations à l'échelle nationale. La région de Rabat-Salé-Kénitra occupe la deuxième place avec une part de 16% en baisse de 0,7%, tandis que pour la région de Marrakech-Safi, cette proportion est de 14,2% contre 13,5% en 2017. Mettre en lumière le tissu productif national Pour l'OMTPME, la publication de ce rapport a pour objectif essentiel d'éclairer la réflexion sur les enjeux liés au tissu productif national, en mettant à la disposition des acteurs, publics et privés, une série d'indicateurs clés de la démographie et de la santé économique et financière des entreprises, en particulier des TPME qui constituent une composante importante de l'économie marocaine. Il est aussi le résultat d'un long processus de collaboration engagé par l'Observatoire depuis 2014 avec plusieurs partenaires et qui s'est accéléré avec la signature, en 2017, de conventions d'échange de données avec Bank Al-Maghrib, la DGI, la CNSS et l'OMPIC. Dans le détail, l'analyse croisée du CA ventilé par catégories d'entreprises et par sections d'activités montre la domination des grandes entreprises au niveau des sections de l'« Industrie manufacturière » (78,9%), des « Industriesextractives » (93,8%) et de l' «Information et la communication » (88,5%). Tout comme si l'on considère uniquement le CA à l'export cumulé des TPME, l'Observatoire relève que les entreprises de taille moyenne ont réalisé presque 46% de ce total, la part des micro-entreprises étant limitée à moins de 7%. Il est également à souligner que, sur la base des données arrêtées à fin 2018, il ressort que les TPME ne réalisent que 36.7% du total du chiffre d'affaires, dont 27.3% à l'export, et 36.6% de celui de la valeur ajoutée de la population d'entreprises étudiées (excluant celles à caractère financier), alors qu'elles sont les principales pourvoyeuses de l'emploi, puisqu'elles ont occupé près de 73% de l'effectif déclaré à la CNSS. Des TPME peu gourmandes en ressources financières Par ailleurs, la plupart des TPME opèrent dans des activités peu consommatrices de ressources financières. Ainsi, plus de 54% de celles-ci étaient concentrées, en 2018, dans les secteurs « Commerce ; réparation d'automobiles et de motos » et « Construction », générant 48% et 64% de la valeur ajoutée respective de ces secteurs. En outre, la quasi-totalité des entreprises créées en 2018, selon l'OMTPME, sont des micro-entreprises, celles dont le chiffre d'affaires est supérieur à 3 millions de dirhams. Elles représentent environ 1,5% du total des créations. Pour ce qui est de la valeur ajoutée, les TPME excellent dans les sections « Construction », « Hébergement et restauration », « Enseignement » et « Activités de service administratifs et de soutien ». Dans ces segments, les TPME détiennent des parts majoritaires respectives de 64%, 58,3%, 72,5% et 55,6%. Le « Commerce ; réparation d'automobiles et de motos » affiche quant à lui une répartition quasi-équilibrée entre les grandes entreprises et les TPME, avec des parts respectives de 52% et 48%. En attendant le rapport de 2019, on peut dire que les TPME ont pris leur envol. Un dynamisme qui risque de prendre un sérieux coup en 2020 avec la pandémie du Coronavirus. Wolondouka SIDIBE