L'ONMT prépare le terrain pour la reprise de l'activité touristique. Première étape de prospection : la France. Et les professionnels réclament aux marocains des tests à l'arrivée. Après avoir autorisé la semaine dernière l'accès au territoire marocain aux ressortissants étrangers sur simple réservation d'hôtel ou invitation d'une entreprise installée au Maroc, les autorités franchissent une nouvelle étape dans le processus de reprise de l'activité touristique. Adel El Fakir, directeur général de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) a fait le déplacement en France pour assister ce mardi 15 septembre 2020 à l'assemblée générale des EDV. «La France est le 1er marché touristique du pays », rappelle t-il. En chiffres, le Royaume a enregistré en 2019, quelques 4,2 millions voyageurs français en provenance de ce pays qui représente 31% de part de marché sur le total des arrivées. Tests au niveau des aéroports La présence de Adel El Fakir en France avait pour objectif de rassurer les tour-opérateurs français, qui ont profité de la présence du DG de l'ONMT pour exprimer leur désarroi quant à l'exigence des autorités d'un test PCR et sérologique de moins de 48 heures pour accéder à son territoire. René-Marc Chikli, Président du SETO, a mis l'accent sur la difficulté d'avoir un rendez-vous pour effectuer les tests exigés et l'obtention des résultats, le délai, selon lui, peut prendre plus d'une dizaine de jours. De quoi faire changer d'avis les voyageurs. Solution ? « Le Maroc pourrait adopter les mêmes mesures que ses concurrents notamment la république Dominicaine qui effectue des tests à l'arrivée au niveau de ses aéroports. «C'est la seule manière qui nous permettra de faire revenir les voyageurs au Maroc lors cette période. Et si on n'a pas le Maroc maintenant, nous pourrons difficilement l'avoir pour l'hiver », insiste René-Marc Chikli. Le message a été bien accueilli par Adel El Fakir, qui a noté, à cette occasion, qu'il a bien compris les enjeux. «Je pense que j'ai en main les arguments pour influencer les décisions dans ce sens. Pour nous, c'est important de reprendre l'activité et le Maroc à besoin de vous, donc je repars au pays et mon objectif principal est de travailler sur ce point là », promet t-il. Tests à l'arrivée, quels risques ? Adoptés dans de nombreux pays tels que la Belgique et bien d'autres, ces centres de dépistage permettent en effet de faire tester directement à l'aéroport à l'arrivée des passagers. Les résultats sont communiqués très rapidement. «Il s'agit de tests antigéniques qui sont déjà utilisés dans de nombreux pays. Les tests PCR ont une sensibilité de 90%. Celle des antigéniques est estimée à 80%. Mais, contrairement aux PCR, ils sont plus rapides en termes de résultats et moins chers en termes de coûts. Puisque les prix ne dépassent pas les 10 euros, soit 1/6 le prix d'un PCR », explique Saïd Afif, président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP). Mais, faire des tests au niveau des aéroports n'est as risqué ? «pas du tout », rétorque Said Afif. Et pour justifier ses propos il ajoute «ces tests permettent de détecter ceux qui ont une charge virale forte. Et ce sont ces personnes qui présentent un risque. Ceux qui présentent une charge virale faible, ne sont pas détectés certes, mais même s'ils font une covid, ils seront asymptomatiques et donc moins contaminés. Il ne faut pas oublier que la contamination et la gravité de la maladie dépendent en effet de la charge virale ». Outre les tests antigéniques, Said Afif nous parle de machines PCR, plus efficaces, qui peuvent être mises en place aussi au niveau des aéroports et dont les résultats sont obtenus dans 20 minutes, mais qui coûtent plus chers, comme il le souligne.