L'alerte a été donnée ce mercredi 6 mais 2020 par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). L'institution a mis en garde contre les risques accrus de trafics d'êtres humains à cause de la crise du coronavirus rendant les victimes encore plus vulnérables. « Les victimes de trafics d'êtres humains ont encore moins de chances de pouvoir s'échapper et trouver de l'aide lorsque le Covid-19 restreint les déplacements, absorbe les ressources chargées de faire respecter la loi et réduit les services publics et sociaux » explique Ghada Wali, directrice exécutive de l'ONUDC. La responsable en appelle d'ailleurs les différents pays à garder ouverts les abris et les lignes téléphoniques d'urgence, de maintenir l'accès aux tribunaux et la capacité d'action des unités luttant contre les trafics d'êtres humains. Une étude de l'ONUDC a en effet montré que les fermetures de frontière suite à l'état d'urgence sanitaire, empêchent certaines victimes de faire le chemin de retour ; alors que le ralentissement des procédures légales augmente le risque de mauvais traitements et d'abandon. Par ailleurs, la fermeture des écoles, qui constituaient un abri et un endroit pour manger, a augmenté considérablement le nombre d'enfants forcés d'aller mendier ou chercher de la nourriture. Une situation profondément fragilisée qui, selon l'ONUDC, encourage les trafiquants et les rend encore plus actifs. Le rapport 2018 de l'ONUDC sur la traite d'êtres humains, note que l'exploitation sexuelle et le travail forcé constituent les principales formes du trafic touchant plus particulièrement les femmes et les filles. Le nombre des victimes de trafics d'êtres humains s'élevait à 25.000 en 2016. Une victime sur trois est un enfant.