Plusieurs familles sont restées sans abri après la mise à sac et le pillage de leurs maisons par des bandes de jeunes cagoulés qui ont sévi durant deux jours dans la ville de Berriane (Wilaya de Ghardaïa- 540 km au sud d'Alger), rapporte la presse algérienne. Craignant pour leur vie, les familles sinistrées ont refusé de retourner dans les quartiers visés par les actes de vandalisme, qui avaient commencé vendredi dans la matinée, sur fond d'exacerbation des rancurs entre la communauté des Mozabites, de rite ibadite et les populations arabophones. Quelque 300 familles des Mozabites se sont installées dans des camps de tôle à la sortie de Berriane, faute d'être rassurées sur la sécurisation complète des secteurs embrasés par la violence. Elles réclament une commission d'enquête sur les événements ainsi que le recensement de tous les sinistrés en vue de leur indemnisation. Dans la ville même, un important cordon de sécurité a été mis en place pour séparer les voisins rivaux Mozabites et arabophones, rapporte pour sa part, le journal ""El Watan"". Malgré l'envoi de renforts des forces de sécurité, les populations se plaignent de l'insuffisance du dispositif mis en place pour assurer leur protection. Selon des témoignages cités par les journaux, les habitants de certains quartiers vivent toujours sous la menace d'agression et ""se plaignent que les services d'ordre n'interviennent pas pour arrêter les gens responsables des violences"". Seule une dizaine de personnes a été interpellée suite à ces violences qui ont causé la mort de deux personnes, outre la destruction de plus d'une centaine de maisons et la mise à sac ou l'incendie de plusieurs magasins et véhicules. Le ministre algérien de l'intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a indiqué lundi que le calme était revenu dans la ville, tout en affirmant que les autorités ne sont pas en mesure de donner les véritables raisons ayant provoqué ces affrontements et qu'une enquête a été ouverte à ce sujet. Une équipe des services de sécurité a été dépêchée, vendredi à Berriane, par la direction de la sûreté algérienne pour enquêter sur les circonstances de la mort de l'une des deux victimes, tuées par balle par un policier.