Bataille Alors que les premiers réseaux 5G commencent à se tisser, la concurrence s'intensifie entre les équipementiers télécoms, à l'affût des contrats auprès des opérateurs de téléphonie mobile.
Rajeev Suri, de Nokia Corp., se retire de son poste de PDG à l'heure où l'équipementier télécoms finlandais est en pleine course pour tirer profit du passage mondial à la dernière génération des réseaux mobiles. M. Suri cédera son poste à Pekka Lundmark le 1er septembre, a indiqué l'équipementier. Alors que M. Suri est un ancien de Nokia qui a dirigé le groupe depuis 24 ans, M. Lundmark est un outsider. Il dirige actuellement le groupe énergétique finlandais Fortum. La bataille de la 5G entre Nokia et ses concurrents : le Suédois Ericsson et le Chinois Huawei a fait rage ces derniers temps. Alors que les premiers réseaux 5G commencent à se tisser, la concurrence s'intensifie entre les équipementiers télécoms, à l'affût des contrats auprès des opérateurs de téléphonie mobile afin de leur fournir les équipements indispensables au déploiement de cette nouvelle technologie. La 5G promet des vitesses de connexion plus rapides ainsi que la possibilité de connecter une multitude de nouveaux appareils à Internet. Son déploiement a été toutefois difficile pour Nokia. En octobre dernier, l'action Nokia a plongé de 20% après l'annonce du gel des dividendes pour financer des investissements dans la 5G. En février, le Groupe a mis en garde contre la stagnation de la demande des équipements télécoms et la concurrence croissante pour les contrats 5G au cours de l'année à venir. Nokia et son plus proche concurrent, Ericsson, ont mené bataille pour profiter d'une récente campagne menée par des responsables américains visant à faire pression sur d'autres pays pour qu'ils écartent Huawei de leurs systèmes. Et ce, suite aux allégations selon lesquelles l'équipement du groupe chinois constitue une menace pour la sécurité nationale. Huawei a nié toute accusation d'espionnage liée à ses équipements. La reprise des opérateurs écartés par Huawei a été considérée comme un atout essentiel dans les efforts de redressement déployés par les deux équipementiers Nokia et Ericsson, respectivement n°2 et n°3 par les ventes, Huawei étant le n°1. Les déboires de Nokia proviennent en partie de son acquisition d'Alcatel Lucent SA pour 16,6 milliards de dollars. Une transaction menée par M. Suri en 2015. Bien que l'accord ait visé à développer les produits de communication de Nokia et à créer un guichet unique pour les opérateurs télécoms, il a également freiné ses efforts pour percer le marché de la 5G, selon un dirigeant de Nokia. Le président de Nokia, Risto Siilasmaa, a fait allusion à l'acquisition d'Alcatel lundi dans une déclaration officielle annonçant le départ de M. Suri, en disant : « Avec l'acquisition d'Alcatel-Lucent derrière nous et le monde de la 5G devant nous, je suis heureux que Pekka ait accepté de rejoindre Nokia ». Nokia, qui a vu le jour en 1865 en tant qu'entreprise de papeterie, a connu une transformation spectaculaire des ses activités au cours de son histoire. Le Groupe est devenu le plus grand fournisseur mondial de téléphones portables en termes de ventes jusqu'au début des années 2000 avant d'être usurpé par l'iPhone d'Apple Inc. et d'autres fabricants comme Samsung Electronics Co, dont les produits sont conformes au système d'exploitation Android fabriqué par Google d'Alphabet Inc.. Après avoir cédé son activité téléphones à Microsoft Corp. en 2014, Nokia a désigné M. Suri à la tête du groupe en avril de la même année. Agé de 52 ans, né en Inde, il est devenu citoyen singapourien. Il avait remplacé Stephen Elop, un dirigeant canadien qui a rejoint Microsoft en 2010, à la suite du rachat de l'activité de téléphones de Nokia par Microsoft, Redmond, Washingto.