Les écoles de la province de Téhéran vont garder portes closes jusqu'à vendredi 27 décembre 2019, en raison d'un taux élevé de pollution atmosphérique, ont annoncé les autorités iraniennes, prolongeant la fermeture décidée samedi et prévue initialement pour durer deux jours. Lundi, un épais nuage grisâtre enveloppe encore la capitale iranienne, pour la troisième journée consécutive, oblitérant totalement les montagnes de l'Alborz qui la dominent. « Toutes les écoles de la province de Téhéran (…), à part dans les secteurs de Firuzkuh et Damavand, seront fermées toute la semaine en raison de l'augmentation de la pollution atmosphérique », a dit lundi à la presse le gouverneur de Téhéran, Anoushiravan Mohseni-Bandpey. Il a ajouté que les prévisions montraient que « la densité des polluants » allait « s'accroître dans les métropoles ». Entre dimanche et lundi midi, la concentration en particules fines (PM2,5) a été de 147 microgrammes par mètre cube en moyenne sur 24 heures, selon le site web gouvernemental air.tehran.ir. Ce taux est près de six fois supérieur au taux maximum de 25 µg/m3 en moyenne sur 24 heures recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Tous les ans entre novembre et février, la pollution atmosphérique atteint des pics à Téhéran –agglomération de quelque 8,5 millions d'habitants située entre 1.400 et 1.800 mètres d'altitude– en raison du phénomène dit d'« inversion thermique » : l'air froid en altitude empêche l'air chaud et pollué de se dégager. Dans la province d'Alborz (nord), les écoles sont également fermées pour la semaine, a indiqué son vice-gouverneur, cité par l'agence officielle Irna. La mesure vise à empêcher les bus scolaires de circuler et d'éviter l'exposition des enfants à la pollution. Les écoles de la province de Téhéran avaient déjà été fermées les 15 et 16 décembre derniers pour les mêmes raisons. Mais fermer les écoles n'a « pas aidé à améliorer la qualité de l'air de Téhéran », a écrit lundi le quotidien Donya-e Eqtesad, évoquant « la plus petite mesure nécessaire » que les autorités pouvaient prendre. Le chef du système judiciaire, Ebrahim Raisi, a qualifié la mesure de « sédatif » et appelé à s'attaquer aux « racines » du problème. Le maire de Téhéran, Pirouz Hanatchi, a appelé à cibler les industries utilisant « du mazout et de l'essence ». Les principales cause de la pollution sont les véhicules lourds, les motos, les raffineries et les centrales thermiques, selon un rapport publié en 2018 par la Banque mondiale. Selon des chiffres officiels publiés dans la presse iranienne, la pollution de l'air provoque chaque année 30.000 décès en Iran.