La telenovela Neymar a rythmé le chaud été des transferts en Europe, où l'argent, qui irrigue habituellement l'Angleterre, a plutôt coulé à flots en Espagne, tandis que le mercato des champions du monde français a été bouillonnant. Le joueur le plus cher de l'histoire est donc désormais… trop cher. C'est la morale de l'histoire Neymar, mécontent et triste à Paris, et qui souhaitait plus que tout retourner à Barcelone, pour retrouver les jambes de ses meilleures années. Peine perdue. Toutes les formules ont été tentées, cash avec dons de joueurs, prêt avec option d'achat obligatoire… Barcelone – et le Real Madrid, un temps dans la danse – peuvent continuer à affiner leurs comptes car pour le moment, il n'y est pas pour le PSG. Acheté en 2017 contre 222 millions d'euros, Neymar (27 ans) a pourtant connu deux saisons en demi-teinte à Paris, où les blessures de printemps l'ont empêché de rejoindre le cercle fermé des Messi et autres Ronaldo. Le Brésilien a terminé 12e du Ballon d'Or l'an passé, un camouflet. Sa carrière est en stand by, et son transfert aussi, du coup. Qui voudra de lui au printemps ou à l'été prochain ? De sa saison dépend la suite de sa carrière, à Paris ou ailleurs. Si Neymar n'a pu revenir à Barcelone, c'est notamment parce que les Catalans ont d'abord fait le choix de recruter le leader d'attaque de l'équipe de France. Pour 120 millions d'euros, sa clause – un temps contestée – Antoine Griezmann a quitté le cocon de l'Atlético Madrid pour rejoindre Messi, Suarez et Dembélé, et composer une ligne d'attaque sans égale en Europe. Suffisant pour gagner la Ligue des champions, son grand objectif ? Son transfert, à l'intérieur des frontières espagnoles, est en tout cas le plus élevé du monde cet été, à égalité ou à peu près avec celui du Portugais Joao Felix, arraché au Benfica Lisbonne par… l'Atletico Madrid pour remplacer Griezmann chez les Colchoneros. Felix, c'est le pari de l'été. Le Real Madrid, en revanche, n'a pu concrétiser toutes les envies de Zinédine Zidane. Hazard est bien arrivé contre une centaine de millions d'euros, mais pas de Paul Pogba pour la Maison Blanche, qui devra continuer son opération renouvellement de l'effectif lors des prochaines fenêtres de transfert malgré un investissement massif (plus de 300 M EUR pour Eder Militao, Ferland Mendy, Eden Hazard, Rodrygo et Luka Jovic). Après le sacre de la Coupe du monde en Russie, seuls deux champions du monde, et pas les plus incontournables, avaient changé d'équipe (Steven Nzonzi et Thomas Lemar). Un an plus tard, ils sont une douzaine, parmi les sélectionnés des dernières listes, à avoir décidé de tenter l'aventure ailleurs. Griezmann au Barça, Mendy au Real, Benjamin Pavard et Lucas Hernandez au Bayern Munich, Tanguy Ndombélé à Tottenham… Les nouvelles écuries des Bleus ont, pour beaucoup, du cachet. Et représentent donc automatiquement une prise de risque, à un moment où la concurrence est énorme en équipe de France à la plupart des postes, et où se profile l'Euro-2020 en fin de saison, en cas de qualification. Beaucoup d'argent outre-Manche, mais une réglementation qui clôt les arrivées à la veille du début de la Premier League. Cela change beaucoup de choses, pour les clubs anglais comme pour leurs homologues du continent, qui perdent un mois de tractations pour bénéficier de leur manne généreuse. De fait, le mercato en Europe s'est considérablement ralenti une fois la date limite – le 8 août – atteinte. Comme la saison passée. Ce sont les clubs au plus riche pedrigree à avoir tapé le plus fort en terme de renouvellement. La Vieille Dame, impériale en Italie (8 titres de suite) mais stoppée net en C1, a changé d'entraîneur (Sarri à la place d'Allegri) et entamé un nouveau cycle prometteur avec la pépite De Ligt, Adrien Rabiot, Aaron Ramsey, Danilo ou encore Merih Demiral. Le Bayern, aussi, a fait ce choix avec Lucas Hernadez, Benjamin Pavard, Ivan Perisic, et Philippe Coutinho. Prometteur !