Le Roi MohammedVI appelle à la réforme des soins de santé primaires et à poursuivre l'élargissement de l'AMO, tout en conférant davantage de responsabilité aux régions. Par : Hayat Kamal Idrissi C'était lors de la journée mondiale de la santé. Le message royal était clair, l'urgence d'une réforme multidimensionnelle n'est plus à prouver et l'heure est à l'action. «Nous voudrions exhorter le gouvernement à diligenter l'adoption des textes législatifs et réglementaires portant sur la réforme des soins de santé primaires, et à poursuivre l'élargissement de l'AMO. Il s'agit, en l'occurrence, de permettre le renforcement de l'accès à des soins de santé de proximité répondant aux standards de qualité, à coûts raisonnables, tout en conférant davantage de responsabilité aux régions, dans le cadre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative». C'est ainsi que le Souverain s'est exprimé dans un message adressé aux participants à la célébration de la Journée mondiale de la santé. Ayant franchi d'importantes étapes dans l'instauration des régimes de couverture médicale de base, le Maroc peut se targuer d'avoir instauré, en 2005, l'AMO et généralisé le Ramed en 2012. Dans son message, le Souverain a d'ailleurs rappelé la panoplie de mesures ayant été prises afin d'élargir l'accès aux régimes d'assurance maladie aux étudiants du secteur public et de la formation professionnelle, ainsi qu'aux immigrés et aux parents des assurés. Les soins de santé primaires, a poursuivi le Souverain, permettent l'instauration de la couverture-santé universelle, à travers l'adoption de mécanismes mutualistes et solidaires permettant de faire face aux risques et à la tendance exponentielle des dépenses de santé, en réponse aux grandes mutations qui s'opèrent dans le monde, et qui défient les systèmes de santé et leurs modalités de financement. Avec beaucoup de clairvoyance, le Roi Mohammed VI a d'ailleurs affirmé dans son massage, que si la mise à disposition des ressources financières et humaines appropriées en matière de santé est indispensable pour garantir les soins de santé primaires, il est impératif d'appréhender avec méthodologie les déterminants les plus larges de la santé, y compris les facteurs sociaux, économiques, environnementaux et comportementaux. Confiant, le Souverain a indiqué en effet que la couverture-santé universelle n'est pas un objectif hors de portée, tout comme elle n'est pas l'apanage des seuls pays avancés. Nombre d'expériences ont montré de façon tangible, que cet objectif est parfaitement réalisable, quel que soit le niveau de développement d'un pays. Dans l'optique d'atteindre la souveraineté médicamenteuse, le Roi a souligné la nécessité d'adopter une politique médicamenteuse pertinente, visant à garantir l'accès aux médicaments élémentaires dont dépendent les programmes prioritaires de santé publique et l'encouragement de la production locale de médicaments génériques et de matériel médical de qualité. Parallèlement, pour réaliser cet objectif, le Roi appelle au renforcement de la protection financière des individus et des familles. Une manière pour éviter que les citoyens, spécialement ceux aux revenus limités, ne soient contraints à recourir à leurs fonds propres, pour payer la majeure partie des frais de soins. « La couverture santé universelle doit prendre en considération certaines priorités, dont la veille épidémiologique, la lutte contre les épidémies transfrontalières et le renforcement des systèmes de santé… », note le Souverain dans son message tout en précisant que cette couverture-santé universelle « n'est pas tributaire du financement seulement, ni ne se limite aux efforts exclusifs du secteur de la santé. Mais, elle suppose en outre la prise d'un ensemble de mesures propres à assurer un accès égal et équitable aux services de santé, et réaliser le développement durable, l'insertion et la cohésion sociales ».