Le Roi Mohammed VI a appelé le gouvernement à diligenter l'adoption des textes législatifs et réglementaires sur la réforme des soins de santé primaires, et à poursuivre l'élargissement de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO), tout en conférant davantage de responsabilité aux régions. « Nous voudrions (…) exhorter le gouvernement à diligenter l'adoption des textes législatifs et réglementaires portant sur la réforme des soins de santé primaires, et à poursuivre l'élargissement de l'AMO. Il s'agit, en l'occurrence, de permettre le renforcement de l'accès à des soins de santé de proximité répondant aux standards de qualité, à coûts raisonnables, tout en conférant davantage de responsabilité aux régions, dans le cadre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative », a souligné le Souverain dans un message adressé aux participants à la célébration de la Journée Mondiale de la Santé, organisée pour l'année 2019 à Rabat sous le thème « Soins de santé primaires : la voie vers la couverture santé universelle ». Le Maroc a franchi d'importantes étapes dans l'instauration des Régimes de Couverture médicale de base, comme en témoignent l'entrée en vigueur, en 2005, de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et la généralisation, en 2012, du Régime d'Assistance Médicale (RAMED), a indiqué le Roi Mohammed VI dans ce message dont lecture a été donnée par le ministre de la Santé, Anass Doukkali. Le Souverain a rappelé, à cet égard, qu'une panoplie de mesures a été prise afin d'élargir l'accès aux régimes d'assurance maladie aux étudiants du secteur public et de la formation professionnelle, ainsi qu'aux immigrés et aux parents des assurés. Le Royaume, a relevé le Roi Mohammed VI, s'est également engagé dans la mise en œuvre de l'assurance maladie obligatoire de base au profit des professionnels, des travailleurs indépendants et des non-salariés, ajoutant que l'objectif final étant de compléter le projet de Couverture santé universelle et permettre l'accès équitable aux services de santé, comme le stipule la Constitution du Maroc. Après avoir salué le soutien « constant » de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Maroc dans ses efforts pour l'amélioration du système de santé national, l'optimisation des prestations de santé offertes aux citoyens et la lutte contre les maladies, le Souverain a souligné que l'importance que revêtent ces soins de santé procède du fait qu'ils constituent un dispositif couvrant toutes les composantes de la société, et ciblant les besoins et les priorités des individus, des familles et des communautés. L'enjeu est de prendre soin de leur santé, dans ses aspects physique, psychique et social, de manière globale et interdépendante, en termes de conseil, de prévention, de soins et de réhabilitation, a insisté le Roi Mohammed VI. Les soins de santé primaires, a poursuivi le Souverain, permettent l'instauration de la couverture-santé universelle, à travers l'adoption de mécanismes mutualistes et solidaires permettant de faire face aux risques et à la tendance exponentielle des dépenses de santé, en réponse aux grandes mutations qui s'opèrent dans le monde, et qui défient les systèmes de santé et leurs modalités de financement. Le système de ces soins de santé repose sur l'engagement à réaliser la justice sociale et l'égalité d'accès aux soins de santé, ainsi que sur la reconnaissance du droit fondamental de jouir du meilleur état de santé possible, comme le stipule l'Article 25 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et le prévoit la Constitution de l'OMS de 1948, a indiqué le Roi Mohammed VI. Si la mise à disposition des ressources financières et humaines appropriées en matière de santé est indispensable pour garantir les soins de santé primaires, il est impératif d'appréhender avec méthodologie les déterminants les plus larges de la santé, y compris les facteurs sociaux, économiques, environnementaux et comportementaux, a affirmé le Souverain, soulignant l'importance de l'élaboration et l'adoption de politiques et de mesures sectorielles et intersectorielles tenant compte de ces facteurs dans leur ensemble, dans le cadre de la responsabilité partagée de tous les intervenants dans le domaine de la santé. Le Souverain a, en outre, indiqué que la couverture-santé universelle n'est pas un objectif hors de portée, tout comme elle n'est pas l'apanage des seuls pays avancés et que nombre d'expériences ont, en effet, montré, de façon tangible, que cet objectif est parfaitement réalisable, quel que soit le niveau de développement d'un pays. Le Roi Mohammed VI a, à cet égard, souligné la nécessité de réunir certaines conditions fondamentales dans le système de santé, notamment l'adoption d'une politique médicamenteuse pertinente, visant à garantir l'accès aux médicaments élémentaires dont dépendent les programmes prioritaires de santé publique, et l'encouragement de la production locale de médicaments génériques et de matériel médical de qualité, dans l'optique d'atteindre la souveraineté médicamenteuse. Parallèlement, a poursuivi le Souverain, pour réaliser cet objectif, il convient de renforcer la protection financière des individus et des familles, de sorte à éviter que les citoyens, particulièrement ceux à revenus limités, ne soient contraints à recourir à leurs fonds propres, pour payer la majeure partie des frais de soins. Au demeurant, les pays doivent conjuguer leurs efforts pour conférer plus d'efficience à leurs actions tendant à réaliser le troisième Objectif parmi ceux du Développement Durable, à savoir permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, à tout âge, à l'horizon 2030, tel que le Maroc, à l'instar des autres membres de la communauté internationale, en a pris l'engagement, a dit le Souverain. La couverture-santé universelle doit prendre en considération certaines priorités, dont la veille épidémiologique, la lutte contre les épidémies transfrontalières et le renforcement des systèmes de santé, a, par ailleurs, noté le Roi Mohammed VI, précisant que cette couverture-santé universelle « n'est pas tributaire du financement seulement, ni ne se limite aux efforts exclusifs du secteur de la santé. Mais, elle suppose en outre la prise d'un ensemble de mesures propres à assurer un accès égal et équitable aux services de santé, et réaliser le développement durable, l'insertion et la cohésion sociales ».