Un véhicule qui fauche une famille à Montpellier, des magasins pillés près des Champs-Elysées et au total 74 interpellations : les rassemblements jeudi soir pour fêter la victoire de l'équipe de foot d'Algérie ont été ternis par des débordements, qualifiés d' »inacceptables » par le gouvernement. A Montpellier, un supporter qui a perdu le contrôle de son véhicule a fauché une famille, tuant la mère et blessant grièvement son bébé, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier. Le conducteur a été placé en garde à vue. Tout avait commencé par une immense liesse dans de nombreuses villes de France: après la victoire de l'Algérie en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN), des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour fêter la qualification de l'Algérie en demi-finale. Mais en fin de soirée, des incidents ont éclaté notamment dans le secteur des Champs-Elysées à Paris: au total, 74 personnes ont été interpellées en France et 73 placées en garde à vue, selon le ministère de l'Intérieur, à la suite de « dégradations et incidents inacceptables », selon Christophe Castaner. A Paris, 40 personnes ont été placées en garde à vue dont 10 mineurs pour des feux et des jets de projectiles, selon le parquet. Une dizaine de commerces ont été dégradés dans le secteur des Champs-Elysées, dont certains pillés. Quelque 3.000 personnes s'étaient rassemblées dans le quartier pour faire la fête. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène notamment autour de la place de l'Etoile pour repousser des groupes qui leur lançaient des projectiles. Vendredi matin sur l'avenue de la Grande-armée à quelques pas de la place de l'Etoile, parisiens et touristes s'arrêtaient devant les vitrines brisées pour observer les dégâts. « Ils ont renouvelé l'épisode du 1er décembre qu'on a déjà connu avec les +gilets jaunes+. C'est la deuxième fois en sept mois », déplore le responsable de Ducati, qui a été pillé pendant la nuit. Venu sur place vendredi matin, le préfet de police, Didier Lallement a lui aussi fait un parallèle avec une manifestation des « gilets jaunes » qui avait dégénéré en décembre estimant qu'il fallait que « ce genre de comportements irresponsables s'achèvent ». « Comme le 1er décembre, ce sont des vols organisés, des destructions, et véritablement des pillages intolérables et que nous allons continuer à combattre extrêmement fermement », a-t-il ajouté.