Le procès des assassins présumés de deux jeunes touristes scandinaves, décapitées mi-décembre à Imlil, au nom du groupe Etat islamique (EI), a repris jeudi 11 juillet 2019, avec les plaidoiries des avocats et un verdict possiblement prononcé dans la foulée. Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, ont été tuées alors qu'elles campaient sur un site isolé dans le Haut-Atlas, une région montagneuse du sud du Maroc prisée des randonneurs. Le procès des 24 hommes soupçonnés d'être liés à ces meurtres et/ou d'appartenir à une cellule jihadiste se tient depuis le 2 mai devant la chambre criminelle de la cour d'appel de Salé, spécialiste des affaires terroristes. De nombreux journalistes ont afflué pour ce qui pourrait être la dernière audience de ce procès très médiatique. Le procureur a requis la peine de mort pour les trois suspects principaux, qualifiant de « monstres sanguinaires » ceux qui ont détaillé devant le tribunal leur rôle dans la tuerie et leur fidélité à l'EI –qui n'a jamais revendiqué le double assassinat. Le cerveau du groupe, Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant de 25 ans, a avoué avoir organisé l'expédition meurtrière avec ses deux compagnons et diffusé sur les réseaux sociaux des images de la décapitation et d'une déclaration d'allégeance à l'EI. Des peines de prison allant jusqu'à la perpétuité ont aussi été requises contre les 21 autres prévenus, poursuivis pour leur appartenance présumée à la cellule créée par Ejjoud. « Nous allons plaider les circonstances atténuantes compte tenu de leurs conditions sociales précaires et leur déséquilibre psychologique », a déclaré Me Hafida Mekessaoui, l'avocate commise d'office des trois suspects principaux.