Les déchets plastiques constituent une source de pollution majeure pour les cours d'eau et les océans : près de 8 millions de tonnes de plastique sont jetés dans les océans chaque année. Ils représentent une menace grandissante pour la faune marine, les écosystèmes, la biodiversité, les secteurs de la pêche et du tourisme et peuvent impacter la santé des populations. Des études prospectives ont ainsi montré qu'au rythme actuel, les océans contiendront 1 tonne de déchets plastiques pour chaque 3 tonnes de poissons à l'horizon 2025, et des quantités de déchets supérieures aux quantités de poissons d'ici 2050. C'est dans ce contexte qu'est née l'initiative Marine Littering, une alliance stratégique à l'échelle mondiale entre le groupe LafargeHolcim, Geocycle et la coopération allemande – Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH – ayant pour objet la réduction des flux de déchets plastiques vers les océans dans 4 pays émergents : L'Egypte, le Mexique, les Philippines et le Maroc au niveau de sa région Tanger-Tétouan – Al Hoceima. Le Maroc fait partie des premiers vingt pays en termes de fuites des déchets plastiques vers les océans. Selon des données nationales, le Royaume produit chaque année 1 million de tonnes de déchets plastiques, dont un dixième environ se retrouve dans l'eau marine. Le projet, nommé Ecocéan au Maroc, a pour ambition de répondre aux défis de la fuite des déchets plastiques vers les océans, en améliorant les solutions de leur gestion sur terre au niveau de la région Tanger-Tétouan – Al Hoceima (RTTAH). Le projet se déroulera en plusieurs phases sur une période de 3 ans (2018-2020) et impliquera différentes parties prenantes publiques, privées et la société civile œuvrant dans le domaine de l'environnement et des déchets marins. Le projet Ecocéan s'est fixé 4 livrables, à savoir : * Livrable 1 : Etablissement d'un système de collecte et de récupération des déchets plastiques * Livrable 2 : Sensibilisation et formation * Livrable 3 : Etablissement de dialogues de concertation avec les parties prenantes * Livrable 4 : Etablissement d'un système de monitoring et évaluation de l'impact du projet Une étude a été entamée à cet effet pour analyser la situation des déchets plastiques dans la région (RTTAH), les flux drainés vers les océans, ainsi que l'impact social, environnemental et économique de ces déchets. Une intégration du secteur informel dans la filière de gestion des déchets plastiques est également prévue. Un travail de sensibilisation et de formation sera par ailleurs mené autour de l'importance du tri, du recyclage et de la valorisation énergétique des plastiques non recyclables en fours de cimenteries. L'étude en question a permis d'identifier les principaux points noirs au niveau des 32 communes côtières, favorisant la fuite de déchets plastiques terrestres vers l'océan. Il est à noter que la quantité de déchets plastiques générée au niveau de la RTTAH est évaluée à 76.000 T/an. L'estimation montre qu'au moins 9% de ces déchets plastiques deviennent des déchets marins soit 8000 T/an, ce qui correspond à 2.11 kg/habitant/an. La majorité des déchets marins identifiés sont d'origine continentale et proviennent plus précisément de la consommation alimentaire de la population. Les principaux déchets trouvés sur les plages sont des déchets plastiques, notamment les baguettes de bonbons, les emballages plastiques de friandises et aliments, les bouchons et couvercles, les sacs et sachets en plastiques, les récipients de yaourt et les bouteilles d'eau et de limonades.