Les participants au Forum de la mer ont fait un tour au 7e continent, vendredi, le temps d'une conférence animée par Gilles Broise, coordinateur de l'expédition éponyme. Un continent pas comme les autres : un océan de plastique, fruits des déchets jetés depuis le continent qui occasionnent d'énormes dégâts dans le milieu marin. 3,5 millions de km2 de déchets plastiques au fond du Pacifique Nord, entre Hawaï et la Californie. Le monde a découvert, depuis quelques années, ce «continent» baptisé le «7e continent», formé par les très forts courants marins. Une affreuse découverte qui dévoile au grand jour l'étendue de la pollution des océans par le plastique, ramené là par les fleuves depuis le continent. Pis encore, a révélé Gilles Broise, coordinateur de «L'Expédition 7e continent», il existerait quatre autres «continents» de déchets plastiques dans les océans, si l'on se réfère aux gyres, ces très forts courants marins causés par la rotation de la terre : dans le Pacifique, l'Atlantique Nord, l'Atlantique Sud et l'Océan Indien. Dans le cadre de «L'Expédition 7e continent», l'équipe, menée par Patrick Deixonne, essaie de médiatiser la problématique de la pollution du plastique dans les océans. À côté de la sensibilisation qui se fait également au niveau scolaire, «L'Expédition 7e continent» a aussi un volet scientifique. Elle a pour objectif «d'analyser la densité du plastique dans les océans, via le satellite». Outre l'amassement des déchets plastiques dans les fonds marins, de centaines de milliards de micro-plastiques flottent à la surface des océans. Ces derniers sont avalés par les oiseaux, les poissons et les mammifères marins. «Chaque année, des centaines de milliers, voire des millions en meurent», d'après Patrick Deixonne, qui était en vidéo-conférence depuis la Martinique avec les participants au Forum de la mer. En Californie par exemple, une étude a démontré que 30% du poisson pêché a du plastique dans le vendre. Du plastique qui finit naturellement dans les assiettes des consommateurs. Une situation alarmante, selon Gilles Bœuf, président du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. «Aucun pays ne veut prendre les devants» «Devant cette problématique qui concerne notamment les eaux internationales, aucun pays ne veut prendre les devants», regrette Gilles Broise, alors que «nos océans sont de plus en plus plastifiés». Ainsi, les équipes de «L'Expédition 7e continent» essaient de sensibiliser en amont pour prévenir le rejet des déchets plastiques. Dans ce cadre plusieurs actions de ramassage de déchets plastiques sont organisées dans plusieurs pays, en collaboration avec les associations et autres antennes de «L'Expédition 7e continent». De petites actions certes, mais d'une importance cruciale, quand on sait qu'à l'horizon 2020, 225 millions de tonnes de plastiques vont être déversées dans les océans.