Ces 30 et 31 mars, le Pape François se rend au Maroc pour son 28e voyage apostolique. Un voyage placé sous le signe du dialogue interreligieux, comme le fut celui de Jean-Paul II en 1985. Trente-quatre ans plus tard, son discours devant une foule de jeunes musulmans au stade de Casablanca reste dans les esprits comme un moment fort de ce voyage inédit. «Le dialogue entre chrétiens et musulmans est aujourd'hui plus nécessaire que jamais.» Cette phrase, prononcée par Jean-Paul II au Maroc il y a plus de 30 ans, sonne de manière très actuelle. Elle pourrait être redite par le Pape François, qui a son tour, effectue un voyage apostolique au Maroc, les 30 et 31 mars. Le Pape François l'a lui-même dit , il se rendra au Maroc «sur les traces de saint Jean Paul II». Le 20 août 1985, le Pape polonais avait fait escale au Maroc, à son retour de Nairobi au Kenya où il s'était rendu pour le Congrès eucharistique international. Ce voyage, inédit dans l'histoire – pour la première fois un Souverain pontife rencontrait un dirigeant musulman – a été un coup d'accélérateur dans le dialogue interreligieux. Le Saint-Père répondait à l'invitation de Hassan II qu'il avait déjà rencontré au Vatican, cinq ans avant. C'est son fils Mohammed VI qui accueillera le Pape François cette fin de semaine. Les relations entre le Saint-Siège et le Vatican, étaient alors encore récentes, établies en 1976. Pour la première fois, le Pape rencontrait un chef d'état musulman, non pas en tant que chef d'Etat mais en tant qu'autorité religieuse. Saint Jean-Paul II s'était d'abord entretenu avec le souverain alaouite, puis avait rencontré le conseil supérieur des oulémas, avant de prononcer un discours historique devant les jeunes musulmans. Le discours du saint Pape polonais prononcé en français devant 80 000 jeunes au stade de Casablanca, est resté dans les esprits comme un moment fort de ce voyage. Le Pape y a invité au dialogue et à la fraternité entre les religions chrétienne et musulmane. Un appel à bâtir «la civilisation de l'amour» Appuyant sur les points communs entre chrétiens et musulmans, le souverain pontife avait notamment appelé à la paix. «Dans un monde qui désire l'unité et la paix et qui connaît pourtant mille tensions et conflits, les croyants ne devraient-ils pas favoriser l'amitié et l'union entre les hommes et les peuples qui forment sur terre une seule communauté ?» interrogeait-il alors, poursuivant : «La Paix et les jeunes marchent ensemble». «Vous êtes responsables du monde de demain. (..) Il vous faut construire le monde de demain et non le rêver», lançait le Pape polonais pour inviter les jeunes à se mobiliser. «Vous êtes prêts à bâtir la civilisation de l'amour», lançait-il encore. Ce discours a donné un nouvel élan au dialogue interreligieux dans le pays. «Je crois que Dieu nous invite, aujourd'hui, à changer nos vieilles habitudes. Nous avons à nous respecter, et aussi à nous stimuler les uns les autres dans les œuvres de bien sur le chemin de Dieu» Ce court voyage avait porté ses fruits. À son issue, un ambassadeur auprès du Saint-Siège avait été nommé par Hassan II avec pour mission de maintenir ses relations personnelle avec le Saint-Père, de préserver l'accord sur le statut de l'Eglise catholique au Maroc et de promouvoir le dialogue interreligieux. La prochaine visite du Pape François en est sans doute un des fruits aussi. Source : Vatican News