Après le plus haut gradé de l'armée, Abdelaziz Bouteflika, contesté par la rue, a été lâché mercredi 27 mars 2019 par un autre fidèle, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et son parti RND, qui ont réclamé la démission du président algérien. Cible depuis le 22 février d'une contestation sans précédent en deux décennies de pouvoir, Bouteflika est toujours en fonctions, et son sort n'est pas scellé. Mais il semble de plus en plus isolé et privé de soutiens, face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas. Mercredi, le coup a été porté par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du Front de libération nationale (FLN) de Bouteflika, Ahmed Ouyahia. Dans un communiqué signé de ce fidèle du chef de l'Etat qui occupait encore le poste de Premier ministre il y a quelques semaines–, le RND « recommande la démission du président de la République (…) dans le but de faciliter la période de transition ». La veille, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, autre fidèle de Bouteflika qui l'a nommé à ce poste en 2004, a lui proposé l'application de l'article 102 de la Constitution pour sortir de la crise née d'un mois de manifestations. Cet article organise l'intérim en cas de démission du chef de l'Etat ou d'incapacité à assumer ses fonctions « pour cause de maladie grave et durable ».