La nouvelle présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) vient de publier son premier éditorial sur le site de cette instance. Amina Bouayach y résume sa vision de la stratégie de défense des droits de l'Homme dans le Royaume. Pour Bouayach, son édito est l'occasion de renouveler l'engagement du Maroc pour la prévention, la protection et la promotion de nos droits de l'Homme; pour la consolidation des acquis et leur élargissement à des franges vulnérables de la société, longtemps absentes des priorités publiques. «Notre détermination pour la construction d'un Maroc, Etat de droit, se doit d'être inébranlable et pragmatique, à la fois», écrit-il. Et la présidente du CNDH d'ajouter : «Inébranlable dans son choix de respect de la règle de droit et des principes et valeurs des droits de l'Homme, tels qu'inscrits dans notre Constitution, véritable contrat entre toutes les marocaines et tous les marocains, et tels que régis par les traités internationaux ratifiés par le Royaume. Pragmatique, dans le sens où chaque démocratie vraie, est avant tout une démocratie institutionnelle dans laquelle, l'investissement des citoyens dans le fonctionnement des institutions constitue l'essence même de l'exercice de la souveraineté populaire ». Evoquant le mandat élargi du CNDH que lui confère la nouvelle loi le régissant, Amina Bouayach estime que cet élargissement témoigne de la volonté de notre pays, de consacrer les principes de justice, de dignité et de liberté, en tant que principes fondamentaux de notre société ; société où la tolérance, la diversité et l'ouverture à l'autre, distinguent sa longue traduction. «Les orientations claires de Sa Majesté le Roi Mohammed VI insistent sur l'importance d'ériger des mécanismes indépendants de prévention, protection et promotion des droit de l'Homme, à savoir le mécanisme national de prévention de la torture, le mécanisme national de recours en faveur des enfants victimes de violations de leurs droits et le mécanisme national de protection des droits des personnes en situation de handicap», affirme-t-elle. Pour la nouvelle président, l'indépendance du CNDH reste la garantie essentielle de l'efficacité de son action; et la condition sine qua non pour une coopération saine et efficiente avec les autres institutions du Royaume, notamment le parlement, le gouvernement et le pouvoir judiciaire. «Mais aussi la société civile, précise-t-elle, reconnue dans notre Constitution comme acteur incontournable de notre système politique; l'université, dont le rôle dans le débat, l'innovation et l'échange d'idées, n'est pas à démontrer, sans oublier notre interaction avec les organisations internationales avec qui nous partageons les principes et les normes internationales des droits de l'Homme». Et Bouayach de conclure : «L'appropriation et la diffusion des valeurs universelles des droits de l'Homme représentent une responsabilité, individuelle et collective, émanant des libertés de chacun. Il revient donc à chacun d'y participer et de s'y impliquer. En cela consistera la meilleure défense des droits de l'Homme dans notre pays.»