Le nombre d'heures passées sur les médias sociaux aurait un lien étroit avec les symptômes dépressifs chez les adolescents, plus particulièrement les filles, selon les conclusions d'une étude publiée vendredi par le quotidien britannique « The Guardian ». D'après cette étude, près de 40% des filles qui passent plus de cinq heures par jour sur les réseaux sociaux présentent des symptômes de dépression. Réalisée sur la base d'entretiens avec près de 11.000 jeunes âgés de 14 ans, qui participent à la « Millennium Cohort Study », un projet de recherche majeur sur la vie des enfants conduit par le Centre for Longitudinal Studies (CLS) relevant de l'Université de Londres, l'étude suggère que le lien entre l'utilisation des médias sociaux et les symptômes dépressifs était plus fort chez les filles que chez les garçons. Selon cette recherche, les filles passent beaucoup plus de temps sur les réseaux sociaux que les garçons alors qu'elles sont beaucoup plus susceptibles de montrer des signes de dépression liées à leurs interactions sur des plateformes comme Instagram, WhatsApp et Facebook. Il en ressort aussi que « deux filles sur cinq utilisent les médias sociaux au moins trois heures par jour », contre un cinquième de leurs homologues masculins, alors qu'un garçon sur 10 n'utilise pas du tout les médias sociaux et seulement 4% des filles interviewées ne sont pas présentes sur ces réseaux. L'étude montre également que 7,5% des filles âgées de 14 ans et 4,3% des garçons de même âge ont été victimes de harcèlement en ligne. Selon la même source, l'usage des réseaux sociaux est étroitement associé aux mauvaises habitudes de sommeil, en particulier chez les jeunes de 14 ans présentant des signes cliniques de dépression. Par ailleurs, seulement 5,4% des filles et 2,7% des garçons dans l'ensemble ont déclaré avoir dormi sept heures ou moins, alors que 48,4% des filles déclarent qu'elles sont souvent de mauvaise humeur et 19,8% des garçons ont dit la même chose. La moitié des filles déprimées et un quart des garçons déprimés ont déclaré souffrir de troubles de sommeil « la plupart du temps ». Les auteurs de l'étude, dont les conclusions intégrales sont disponibles en ligne sur le site de la revue « EClinicalMedicine », précisent que la perturbation du sommeil est due au fait que les jeunes restent tard pour utiliser les médias sociaux et se réveillent avec des alertes venant de leur téléphone le matin. Cette étude relève en outre que près des trois quarts des filles de 14 ans souffrant de dépression ont une faible estime de soi, sont mécontentes de leur apparence physique et dorment sept heures ou moins par nuit.